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LA
MARINE FRANCAISE
AU MEXIQUE

III.[1]
LES PREMIERS ÉVÉNEMENS DE MATAMOROS A L’ÉVACUATION.

On a vu à quel point la possibilité d’une intervention immédiate des États-Unis avait préoccupé le maréchal. Le prompt dénoûment des affaires de Matamoros l’avait peut-être empêchée d’avoir lieu. Mais la menace n’en restait pas moins suspendue sur le Mexique, et Matamoros était toujours pour ces hostiles voisins la clé de la frontière du Nord. Il était très vrai que les Américains avaient rassemblé sur la rive gauche du Rio-Grande tout ce qu’il fallait pour qu’une armée franchît le fleuve en un instant. A raison de quinze à vingt chalands pour un pont, il y avait vingt-cinq passages tout préparés. Il existait de plus, presque achevés et comme voies stratégiques, deux chemins de fer dans le Texas, l’un de Brazos Santiago à Brownsville, l’autre prolongeant une des anciennes voies ferrées de l’intérieur jusqu’à Eagle-Pass. L’insolence des propos était extrême chez les officiers américains. Ils annonçaient tout haut leur prochaine entrée en campagne, et, de fait, toutes leurs précautions étaient prises pour se mettre en marche dès que le président des États-Unis en donnerait l’ordre, ou même sans

  1. Voyez la Revue du 1er janvier et du 1er février.