dissoute, les jésuites exclus, la déclaration de 1682 enseignée, tous les embarras disparaissaient. Il fallait, disait-il, arrêter la forme dans laquelle il conviendrait de dénoncer ce triple péril.
Cette forme, il l’avait trouvée.
Le Mémoire à consulter est aujourd’hui trop lu pour qu’il soit nécessaire d’en citer de longs fragmens. Dans l’introduction, Montlosier déclare que, constamment fidèle à la véritable et légitime souveraineté, il combattra celle des prêtres comme il a combattu celles qui l’ont précédée. Il n’ignore pas qu’en remplissant cette nouvelle mission, des traverses nouvelles l’attendent. « Je ne les appelle ni ne les repousse, s’écrie-t-il, ce sera le complément d’une vie qui a été peu heureuse. »
Le livre est divisé en trois parties. La première, intitulée les Faits, traite de la congrégation, de son importance grandissante qui remplit la capitale, domine surtout la province. « Elle forme là, sous l’influence des évêques et de quelques grands vicaires affiliés, des coteries particulières. Ces coteries, épouvantail des magistrats, des commandans, des préfets et des sous-préfets, en imposent au gouvernement et au ministère. »
Le chapitre II s’occupe des jésuites. Le vieux gallican, un peu janséniste, leur adresse ces mots :
« Partout où il y a du mouvement, des troubles, un théâtre, on peut être sûr de voir paraître des jésuites. C’est leur aliment, leur élément. Dans des pays tranquilles, il n’y a rien à faire. Dans un pays comme la France, que la révolution a mis en pièces et qui s’agite au milieu des factions, c’est là qu’on peut opérer fructueusement. Sous Bonaparte, ce n’était encore que quelque père de la foi, bien petit, bien humble, bien obscur. Dès que la restauration survint, les congrégations, dont on a eu soin de jeter çà et là les semences, se mettent en mouvement. Jusque-là le nom de jésuite avait été dissimulé; il se prononce ouvertement. »
On pressent quelle sera la portée et l’ardeur de l’attaque. Le chapitre III de l’Ultramontanisme ne contient que des redites. Le chapitre IV, de l’Esprit d’envahissement chez les prêtres, renferme la critique d’articles de journaux religieux qui repoussaient l’intervention de la puissance civile dans toutes les questions mixtes, sous prétexte que la police de l’état ne pouvait commander à l’église.
La seconde partie du Mémoire s’occupe des dangers résultant des faits signalés.
« La France entière est imbue de l’opinion qu’elle est gouvernée aujourd’hui, non par son roi et par ses hommes d’état, mais comme l’Angleterre des Stuarts par des jésuites et par des congrégations. Je sais qu’il y a sur ce point, chez les uns un mouvement de douleur, chez d’autres un mouvement de dérision, chez le plus