par des lois impies! C’était le temps où M. Duplessis-Grenédan demandait que la religion de l’état obtînt dans nos codes la place qui appartient à la vérité divinement révélée, qu’on rendît aux prêtres les registres de l’état civil et qu’on remît dans leurs mains l’éducation de la jeunesse.
Le ministère venait de céder au courant en présentant la loi du sacrilège. Cette guerre contre les origines et les tendances de la France démocratique, cette guerre, la plus inintelligente et la plus inopportune, qui devait compromettre tant d’espérances, arrêter le renouveau des croyances et des sentimens religieux, était vigoureusement déclarée.
C’était donc vrai! la révolution, comme dit M. Guizot, était beaucoup moins finie qu’on ne le pensait. Elle se réveillait, provoquée et remise en crédit par des tentatives tantôt souterraines, tantôt arrogantes. Il fallait que les fautes fussent bien lourdes pour que le duc de Doudeauville écrivît (18 mai 1825) : « Certes, je ne suis pas suspect, par mes principes du moins et par mon respect comme par mon attachement pour tout ce qui tient aux vérités religieuses, seules et uniques bases de l’existence sociale. Quel autre frein imposer d’ailleurs aux passions des hommes? Mais, sire, daignez m’en croire, le jour où l’on dira que le roi est mené par le clergé (et l’on ne parle déjà que trop de son influence), rien ne sera plus possible. Sans doute le clergé est un auxiliaire puissant et son ministère est sacré, mais en se laissant conduire par lui, on le perdrait, on se perdrait soi-même. »
Plusieurs faits venaient encore aggraver une situation déjà grave. Le gouvernement avait intenté deux procès de tendance, l’un contre le Constitutionnel, l’autre contre le Courrier français. Les motifs allégués pour les poursuites étaient des outrages au catholicisme et à l’église. Mais les motifs réels étaient la dénonciation d’une ligue ayant pour but l’asservissement de la puissance civile à la puissance ecclésiastique et le triomphe de l’ultramontanisme.
Les associations pieuses qui s’étaient fondées avant même la restauration, durant la captivité du pape Pie VII, s’étaient fondues dans une société générale, sous l’influence d’un fervent chrétien devenu ministre, Mathieu de Montmorency. A la différence d’une autre association ayant pour but unique des pratiques de dévotion et créée par l’abbé Legris-Duval, la première, à qui l’ami de Ballanche et de Chateaubriand prêtait son autorité, était rapidement devenue une société politique. On la désignait sous le nom de la congrégation. Elle avait des ramifications profondes en province, de nombreux organes dans la presse et des appuis au parlement. « Les hommes pressés d’arriver aux honneurs y entraient comme dans une route