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Quand finit ce supplice,
Chaque dame aussitôt
Demande sa pelisse,
Sa bonne et son fallot ;
Et toutes en sortant se disaient dans la rue
En retroussant leur falbala :
Jamais on ne me reprendra
En pareille cohue[1].

La semaine suivante,
Le punch est préparé,
La maîtresse est brillante,
Le salon est ciré.
Il vint trois invités de chétive encolure.
Dans la ville on disait : « Bravo !
« On donne un bal incognito
« A la sous-préfecture. »


A Madame Dupin, Paris.


Nohant, 8 mars 1829.

Il y a bien longtems, ma chère maman, que je veux vous écrire, mais il a fallu que le carême arrivât pour m’en laisser le tems, car jamais à Paris on ne mena une vie plus active et plus dissipée que celle que nous avons passée durant le carnaval. Courses à cheval, visites, soirées, dîners, tous les jours ont été pris, et nous avons beaucoup moins habité Nohant que la Châtre et les grands chemins. Enfin nous voici rentrés dans un ordre de choses plus paisible, et je commence, pour que la retraite me soit aussi agréable que les plaisirs me l’ont été, par vous demander de vos nouvelles et vous assurer que je voudrais que vous fussiez ici où vous vous porteriez bien et vous amuseriez, j’en suis sûre. Un peu de mouvement en voiture, la société de personnes gaies et aimables comme celles dont notre intimité est composée vous plairait à vous qui n’aimez pas plus que moi la gêne et les obligations. Le coin du feu a aussi ses plaisirs ; Hippolyte l’égaye par son caractère facile, égal, toujours bon et content. Nous rions, chantons et dansons comme des fous, et jamais, depuis bien des hyvers, je ne me suis si bien portée. Je lui en attribue tout l’honneur. Avez-vous toujours votre petit compagnon Oscar ? Hippolyte m’a dit qu’il était fort gentil, mais assez délicat. Maurice grandit beaucoup et n’est pas non plus très robuste maintenant. C’est l’âge, dit-on, où le tempérament se développe non sans quelque effort et quelque fatigue. Il est joli comme un ange et fort bon. Sa sœur est une masse de graisse, blanche et rose, où on ne voit encore ni nez, ni yeux, ni bouche. C’est un enfant

  1. Historique.