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c’était ici le lieu d’enfler la voix, nous oserions dire que l’opinion, mal éclairée, ne rend peut-être pas toujours, à ceux de nos compatriotes qui se font une carrière de risquer régulièrement leur vie dans un dur métier pour la gloire du nom français, toute la justice qu’ils mériteraient : malheureusement ce n’en est ni le lieu ni le temps, et nous avons déjà peut-être en deux lignes abusé de l’occasion. Contentons-nous de dire qu’il est impossible de raconter d’une manière plus modeste que ne le fait M. Rivière des événemens graves auxquels on a pris part, dont on a soi-même été presque la plus grande part, en même temps que d’une manière plus sobre et moins prodigue d’ornemens inutiles.


Géographie universelle, par M. Elisée Reclus, t. VI. — L’Asie russe, 1 vol. in-8o, contenant 8 cartes en couleurs, 182 cartes dans le texte et 89 gravures sur bois.

Nous arrivons aux livres presque exclusivement scientifiques, qui d’ailleurs nous semblent être moins nombreux cette année que les précédentes. Nous retrouvons encore ici M. Elisée Reclus, avec le VIe volume de cette grande Géographie universelle dont l’éloge n’est plus à faire. Ce volume, qui renferme la description de l’Asie russe, est comme la carte générale du pays dont l’auteur de Paris à Samarcand a plus particulièrement exploré une ou deux provinces. Il présentera le même genre d’intérêt général et actuel. Nous signalerons particulièrement quelques-unes de ces pages où M. Reclus, généralisant pour ainsi dire la géographie, fait ressortir, dès qu’on la prend de haut, le caractère philosophique des inductions qu’on en tire. Voilà bien des siècles que le conflit de l’Europe et de l’Asie résume l’histoire même du monde. Marathon, Actium, Poitiers, les croisades, la découverte du passage des Indes, l’ouverture de la Chine aux Européens, autant d’étapes d’un même drame qui semble aujourd’hui dénoué par la victoire définitive de l’Europe. « Quoique les apports de la civilisation occidentale soient mélangés de beaucoup de mal, cependant on peut dire que le continent spécialement aryen de l’ouest est le foyer d’éducation pour les peuples d’Asie. » Ainsi s’exprime M. Reclus. Les rôles sont renversés, puisque ce même continent asiatique fut jadis le berceau de toutes les races, de toutes les religions, ]de tous les arts et de toutes les sciences.


Les Grands Froids, par M. Emile Bouant, 1 vol. in-18 ; Hachette. — Les Télégraphes, par M. Ternant, 1 vol. in-18 ; Hachette. — Les Poissons d’eau douce et la Pisciculture, par M. P. Gauckler, 1 vol. in-8o ; Germer-Baillière.

Deux ouvrages, moins importans, viennent s’ajouter à la Bibliothèque des Merveilles. C’est vraisemblablement le rude hiver de 1879-1880 à