Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 42.djvu/946

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

recommandé le livre. Depuis quelques années en effet, M. Havard s’est fait des choses de Hollande une spécialité. Le pays, les mœurs, l’histoire, l’histoire de l’art surtout, et jusqu’à l’histoire des faïences, lui sont également familiers. Comme le titre de l’ouvrage l’indique, c’est une description rapide et courante, une vraie description à vol d’oiseau de l’un des pays les plus curieux qu’il y ait au monde, — j’entends où la civilisation la plus raffinée n’a pourtant pas encore détruit les anciens usages ni passé sur les mœurs d’autrefois l’insupportable niveau de son uniformité. Mais le principal intérêt du récit de M. Havard, c’est qu’il est avec cela le récit d’un voyage fait à petites journées, à la manière hollandaise, dirons-nous, et posément quoique rapidement. Les chemins de fer assurément sont une belle invention, mais ils invitent à brûler le pays : on va courant de grande ville en grande ville, et l’on ne séjourne qu’aux lieux où les guides adressent leur clientèle de voyageurs pressés. Le lecteur qui voudra bien se confier à M. Havard apprendra que la Hollande est riche de beaucoup de choses que la précipitation des touristes laisse maladroitement échapper. Le livre est illustré de croquis dans le texte, d’eaux-fortes et de fusains de M. Maxime Lalanne, reproduits par l’héliogravure. Les croquis sont agiles : il nous, a seulement paru que le procédé ne convenait guère aux fusains et qu’il les brouillait parfois étrangement.


Tous ces livres sont des livres, non pas graves sans doute, mais livres de bibliothèque, et qui ne paraissent en ce temps plutôt qu’en un autre que parce qu’ils sont illustrés. Ils peuvent convenir aux lecteurs les plus difficiles. Il y en a d’autres qui sont plus spécialement livres d’étrennes en ce sens qu’il sont plus particulièrement à l’usage des jeunes lecteurs.


Les Souliers rouges, nouveaux contes, traduits par MM. E. Grégoire et Louis Moland, 1 vol. in-8o ; Garnier frères. — Pendragon, par M. Alfred Assollant, 1 vol. in-8o ; Hachette. — Le Pays du soleil, par MM. Charles Deslys et Richard Cortambert, 1 vol. in-8o ; Hachette. — Prisonniers dans les glaces, par M. George Fath, 1 vol.

in-8o ; Pion. — Feu de paille, par, Mme E. Colomb., 1 vol. in-8o ; Hachette. — Grand-Père, par M. J. Girardin, 1 vol. in-8o ; Hachette. — Contes de Saint-Santin, par M. de Chennevières, 1 vol. in-8o ; Plon.

Il n’y a pas encore longues années, la littérature enfantine se réduisait à quelques contes plus ou moins heureusement imités des Contes de Perrault ou des Contes du chanoine Schmid, voire des Mille et une Nuits. C’est à ce genre qu’appartiennent encore les récits du célèbre conteur danois Andersen, dont MM. Ernest Grégoire et Louis Moland nous offrent une nouvelle série cette année. Seulement le genre est