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Challamel est de beaucoup plus intéressant. L’illustration en est un peu, pour ainsi parler, gravures de mode : cependant les types sont assez généralement bien choisis. La lecture en est curieuse. M. Challamel sait beaucoup de choses et les dit avec bonhomie, sans autrement affecter l’érudition, dans un sujet qui, malgré son apparente et proverbiale frivolité, n’en est pas moins l’un des plus difficiles à traiter qu’il se puisse. Par exemple, il faut bien le dire, M. Challamel est moins heureux à parler des modes contemporaines que du costume au temps de Charlemagne ou de Chilpéric.


L’Égypte, deuxième partie. Du Caire à Philœ, par M. George Ebers, traduction de M. G. Maspero, orné de 332 gravures sur bois et d’une carte de la Haute-Égypte, 1 vol. petit in-f° ; Firmin-Didot.

Passons de l’histoire à la géographie. Voici justement un ouvrage où l’histoire, la géographie beaucoup d’autres choses encore, s’entremêlent et cependant ne s’embrouillent mi ne se nuisent. C’est l’Égypte de M. George Ebers, l’auteur de plusieurs romans, pharaonesques ou nabuchodonosoriens, qui ne valent pas le Roman de la momie de Théophile Gautier. Il nous étonnerait que nous fussions les seuls à préférer en M. George Ebers l’égyptologue au romancier. Aucun ouvrage n’est mieux fait que celui-ci pour mettre le lecteur au courant des choses d’Égypte, et quand on parcourt tel ou tel chapitre de ce second volume, — la Rénovation de l’antique Égypte, par exemple, ou encore, Thèbes et l’Époque brillante de l’Égypte, — on admire ce que M. George Ebers a pu faire tenir en si peu de pages de renseignemens essentiels. Ce second volume vient s’ajouter à celui que nous annoncions l’année dernière à pareille époque, et complète l’ouvrage. Il est donc inutile de répéter l’éloge que nous en avons fait. Rappelons seulement que la traduction est de M. Maspero, l’homme de France assurément le plus capable, non-seulement de traduire un tel livre, mais encore de le corriger, de le rectifier et de le remettre, en raison du temps écoulé depuis sa première apparition, au niveau de la science égyptologique. On doit lui savoir le plus grand, gré d’avoir pris la peine de traduire l’intéressant ouvrage de M. George Ebers.


De Parte à Samarcand, Le Ferganah, le Kouldja et la Sibérie occidentale, par Mme de Ujfalvy-Bourdon, ouvrage contenant 273 gravures sur bois et 5 cartes, 1 vol. petit in-f° ; Hachette.

C’est dans une autre région que nous transporte le livre de Mme de Ujfalvy-Bourdon : de Paris à Samarcand. Impressions de voyage d’une Parisienne. Comme le titre l’indique, c’est un vrai voyage d’exploration, et, à certains égards, de découverte. M. de Ujfalvy avait été chargé, par