Page:Revue des Deux Mondes - 1880 - tome 42.djvu/707

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

QUELQUES MOTS
SUR
L’ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE

Les Premiers Hommes et les Temps préhistoriques, par M. le marquis de Nadaillac ; 2 vol. in-8o, planches, et figures dans le texte ; Paris, 1880, Masson.

Le livre de M. de Nadaillac est de ceux dont on peut dire à la lettre qu’il vient remplir heureusement une place demeurée trop longtemps vide et combler une véritable lacune. Ce sont là manières de parler dont on abuse quelquefois, pour ne rien dire, sous une forme obligeante et flatteuse. On va voir qu’elles sont ici l’expression de la vérité vraie.

Non pas certes qu’en France comme ailleurs, depuis une trentaine d’années, on ne se soit occupé passionnément d’archéologie préhistorique. Il nous est même permis de dire que les travaux français ont contribué presque pour la plus large part à l’avancement de cette jeune science. Mais enfin nous n’avions pas d’ouvrage où les travaux épars fussent racontés, résumés, généralisés, mis en ordre, et les derniers résultats de ces fouilles si curieuses dans le passé de l’humanité, présentés, sous une forme à la fois élégante et sévère, à la lecture du grand public. Les Suédois, les Allemands, les Anglais surtout avaient de ces ouvrages. Rappelons le livre de sir Charles Lyell sur l’Ancienneté de l’homme, celui de M. Ferguson sur les Monumens mégalithiques, celui de sir John Evans sur les Ages de la pierre, celui de sir John Lubbock sur l’Homme préhistorique et sur les Origines de la civilisation, enfin celui de M. E. Tylor sur la Civilisation primitive. Les sujets que traite ce dernier, le titre même de l’ouvrage de M. de Nadaillac indique assez