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Art. 5. — Les bois de roniers et autres, ainsi que tous autres matériaux qui seraient nécessaires à la construction de la voie et à tous les travaux se rapportant au chemin de fer, seront donnés gratuitement aux Français, qui paieront seulement la main-d’œuvre pour l’exploitation de ces bois et matériaux. Les roniers femelles ne pourront pas être coupés.

Art. 6. — A la fin de chaque campagne, après que les travailleurs auront été renvoyés, le gouverneur donnera au damel deux beaux chevaux arabes en témoignage de sa satisfaction pour la manière dont ses sujets auront travaillé.

Il sera fait facultativement des cadeaux aux chefs directs des provinces françaises, ainsi qu’à tous ceux qui auront envoyé sur les travaux, pendant toute la durée de la campagne, une moyenne de plus de soixante hommes parmi leurs administrés.


A la suite d’un concours ouvert au ministère de la marine, la concession à titre définitif du chemin de fer de Dakar à Saint-Louis a été accordée à la compagnie des Batignolles. La convention est en ce moment soumise à l’approbation des chambres ; comme elles n’ont aucune raison pour la refuser, la construction de la première section de la ligne du Sénégal au Niger sera donc commencée dès la saison prochaine.

La seconde section, qui va de M’pal à, Médine, traversera des territoires que nos colonnes ont plusieurs fois parcourus, mais qui n’avaient jamais été étudiés au point de vue de l’établissement d’une voie de communication. La faiblesse des ressources n’ayant pas permis l’envoi de brigades topographiques, que M. Brière de l’Isle demandait pour procéder à la confection immédiate d’un avant-projet, le gouverneur fit du moins reconnaître rapidement le terrain par quelques-uns de ses officiers. Il y avait plusieurs avis sur le tracé. La voie partant de M’pal se dirige d’abord sur Mérinaghen, où un viaduc sera nécessaire pour lui faire franchir le marigot de Bounoun. De là les uns conseillaient de lui faire décrire une courbe vers le nord et longer le lac Guier, pour aller rejoindre à Dagana la rive du Sénégal, qu’elle ne quitterait plus jusqu’à Médine ; les autres pensaient qu’il était préférable de couper en ligne droite sur Guédé, vis-à-vis duquel seulement la voie prendrait la vallée du fleuve. Enfin M. Gasconi, député de la colonie, avait recommandé une ligne qui, sans faire de détour pour suivre le Sénégal, s’en irait directement de Mérinaghen à Bakel, à travers le désert alors inexploré du Ferlo. Trois missions furent lancées dans ces diverses directions.

La première, sous les ordres de M. Pietri, lieutenant d’artillerie, était chargée de parcourir le pays de M’pal à Guédé, par la ligne