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le droit de circuler gratuitement sur cette route. Les sujets du Cayor seront traités, pour le prix des places dans les voitures et pour les prix du transport de leurs marchandises, produits du sol, bestiaux, etc., comme les sujets français. Les puits qui seront creusés sur le parcours pourront être fréquentés par les habitans.

Art. 11. — La police des gares et des points d’arrêt sera faite exclusivement par des Français…

Tous les employés et fonctionnaires qui résideront sur cette route seront exclusivement de l’ordre civil, et il leur sera absolument interdit de s’immiscer dans les affaires du Cayor.

Art. 12. — Conformément aux traités antérieurs qui assurent aux sujets de toutes les nations la libre circulation des voyageurs et commerçans dans lintérieur du Cayor sans qu’ils aient à payer aucun droit ni redevance, aucun paiement ne sera demandé par le damel ni par les chefs du Cayor sur cette route, soit pour les marchandises et produits du sol, soit pour les animaux, ainsi que pour les personnes qui viendront pour y être transportés ou pour commercer dans les gares.


Bou-el-Moghdad avait encore mission de chercher à obtenir du damel des ouvriers et des bois de construction. Ce fut l’objet de la convention additionnelle que voici et qui fut signée le surlendemain :


Article premier. — Lorsque des études nouvelles auront permis aux ingénieurs d’arrêter définitivement le tracé de la route, le damel enverra sur le parcours de la voie, aux points qui seront indiqués, le nombre d’hommes qui sera demandé par le gouverneur afin qu’ils coupent les arbres et les herbes et travaillent la terre pour la confection de cette voie. Tous les outils seront fournis par les Français.

Art. 2. — Il sera payé pour chaque homme et pour chaque journée de travail 1 fr. 25 comme à Saint-Louis, et si la ration de riz est fournie, fr. 75 seulement. Les enfans de moins de douze ans ne pourront être employés aux travaux.

Art. 3. — Les travailleurs ne pourront être demandés chaque année avant le 1er décembre et seront renvoyés le 15 mai au plus tard. Dans le cas où ils seraient nourris, ils recevraient trois rations de riz le jour de leur renvoi.

Art. 4. — Les Français s’engagent à fournir de l’eau douce en abondance sur tous les chantiers, soit en creusant des puits, soit en faisant porter de l’eau.

Partout où les puits seront creusés, ils seront disposés pour pouvoir desservir les populations voisines ou celles qui voudraient venir s’établir aux alentours avec l’autorisation du damel.