Quels furent l’état du sacerdoce et l’influence du culte dans la Grèce depuis les temps homériques jusqu’à la mort d’Alexandre ? — Exposer l’organisation politique de l’empire romain sous Auguste et sous Dioclétien. — Exposer l’origine, les principales époques et les vicissitudes de l’institution des parlemens en France.
La valeur d’une institution, d’une disposition, d’un règlement, réside en grande partie dans l’application pratique qui en est faite. Nous disions tout à l’heure que l’épreuve des thèses était intéressante parce qu’on y demandait quelque étude attentive et vraiment personnelle ; le programme de 1831, celui que nous venons de citer, ajoute un avis dans le même sens : « Ces questions, dit-il, devront être traitées surtout d’après les textes originaux contemporains. » On est bien étonné cependant quand on remarque que les candidats n’avaient eu, cette année-là, que quatre mois et demi, du 7 juin au 27 septembre, pour étudier « d’après les textes originaux » de pareils problèmes. Admettons que cette première année du concours ait été exceptionnelle, et que les choses aient été un peu précipitées ; mais les années suivantes comportent, avec la même recommandation, un pareil nombre de thèses à peu près semblables à préparer en six mois, ce qui donnait moins d’un mois pour chacun de ces difficiles sujets. Il est clair qu’une autre méthode et d’autres habitudes d’esprit que celles que nous croyons aujourd’hui préférables présidaient alors à la direction de ces concours. Les hommes de talent, les célèbres maîtres qui gouvernaient alors l’Université partaient évidemment de ce principe que les professeurs de l’enseignement secondaire n’ont pas besoin d’être érudits, qu’il serait même fâcheux qu’ils le fussent ; ils voulaient nous exercer bien plutôt à disposer des cadres, à l’aide des vues générales et d’un habile arrangement des matières ; ils nous demandaient de savoir, sans plier sous le lourd fardeau, nous engager dans le travail historique et ne pas nous y perdre, juger des choses à distance, vite et bien, et reporter à nos élèves quelque chose de cette aisance intelligente et mesurée. Beau programme, que nous retenons aujourd’hui pour certaines épreuves du concours, mais non pour celle de la thèse. L’excès en convenait peut-être à cette première période de l’enseignement historique : on allait en pionniers, on reconnaissait le terrain ; il faut maintenant l’occuper en maîtres.
Les habitudes de travail se sont modifiées, ne serait-ce que par la multiplication des instrumens de travail. Nous n’avions pas jadis sous la main tant de publications utiles qui rendent possible, et par conséquent nécessaire, une étude plus ample et plus pénétrante que celle que nous pouvions faire autrefois. Le Recueil des