des réunions bruyantes à Mœldidg, à Brünn, à Karlsbad, qui l’accusent de sacrifier de subordonner l’élément allemand. Il n’est pas d’un autre côté à l’abri des attaques de nombre de Slaves exaltés et exigeans, qui lui reprochent de ne pas faire assez pour les nationalités ; le comté Taaffe, en un mot, trouve des adversaires dans des camps opposés ; c’est tout simple puisqu’il est arrivé au pouvoir avec un système de médiation et de transaction, non pour faire prévaloir le centralisme à outrance ou le fédéralisme, mais pour rapprocher les nationalités diverses dans une équitable égalité, pour les amener à vivre ensemble dans l’unité de l’empire, sous la garantie de la constitution. Le comte Taaffe est un constitutionnel résolu qui s’emploie à négocier la paix entre les nationalités.
Que cette politique ait des adversaires ardens, cela n’est pas douteux ; elle est aussi sérieusement soutenue, elle trouvera selon toute apparence une majorité suffisante dans le parlement. Elle a sa raison d’être dans la situation de l’empire autrichien, et c’est précisément pour donner plus de force à cette politique que le comte Taaffe se préoccupe de chercher des auxiliaires dans les intérêts ; il veut aider à la fusion politique, toujours difficile, par le développement et le rapprochement des intérêts. Le ministre des finances, le docteur Dunakewski, est chargé de préparer tout un ensemble de mesures économiques, et une partie du système est déjà visiblement cette création récente d’une « Banque impériale-royale des pays autrichien. » Le titre même est significatif, et la mission donnée à l’institution nouvelle en rehausse l’importance. On a voulu attribuer une origine toute politique à la banque qui vient d’être créée. Elle a évidemment ce caractère en ce sens qu’elle est faite pour être sous la garantie du gouvernement, le puissant instrument d’une fusion d’Intérêts entre les « pays autrichiens. » Elle a aussi ce caractère en ce sens que, placée par l’empereur sous la direction d’un Français, M. Bontoux, qui a été longtemps à la tété d’une partie des chemins de fer de l’empire, elle est un lien de plus entre l’Autriche et la France. Elle peut enfin avoir pour objet ou pour résultât d’affranchir le gouvernement de la tutelle des banques viennoises en lui donnant le moyen de dégager sa situation financière : C’est par tout cela qu’elle se rattache à la politique et qu’elle est comme l’expression nouvelle d’un mouvement économique favorable à la paix aussi bien qu’aux intérêts autrichiens.
L’Italie mène laborieusement et un peu prosaïquement aujourd’hui une vie qui a commencé autrefois comme un roman ; Il y a eu un temps où, pour avoir été énergiquement et prudemment conduite pendant quelques années, elle trouvait tout à souhait ; elle avait des hommes faits pour la circonstance, des alliances savamment préparées et le succès, prix de la discipline, de l’habileté ou de l’audace. Maintenant,