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allemande en campagne se divise en armées dont chacune comprend un certain nombre de corps d’armée. Le service médical de chacune de ces subdivisions est fondé sur le même principe. « Au quartier-général de chaque armée est attaché un médecin-général d’armée (armee-general-arzt), chargé d’exercer, d’après les indications du général commandant en chef de l’armée, la haute direction sur l’ensemble des corps d’armée composant l’armée ; il a l’autorité disciplinaire d’un général de brigade (art. 20). » Dans chaque corps d’armée, la direction du service médical est confiée, d’après les mêmes principes, à un médecin-général de corps d’armée (corps-general-arzt). Les fonctions de médecin en chef d’un corps d’armée en temps de paix ou en cas de mobilisation sont intéressantes à connaître. Elles comprennent les opérations suivantes : appel à l’activité du personnel médical, — répartition, dans les corps de troupes de ce personnel, des pharmaciens et des infirmiers, — réception du personnel administratif fourni par l’intendance, — réception des hommes et chevaux fournis par le train, — réception des voitures et du matériel hospitalier en consigne au dépôt du train, — achat des médicamens et denrées, qui ne doivent être acquis qu’au moment de la mobilisation, etc. Le service de santé de seconde ligne est organisé sur ces mêmes principes de la direction médicale.

Il serait inutile de reproduire pour les autres armées les articles qui réglementent le service de santé en campagne. L’Autriche, l’Italie, l’Angleterre, la Russie ont une organisation calquée sur l’organisation médicale militaire de l’armée allemande ; si quelques-unes en diffèrent, c’est, comme nous allons le voir, par une extension plus grande encore des droits donnés aux médecins en chef.

Un élément qui ne figure pas en temps de paix vient pendant la guerre s’ajouter au service de santé ; cet élément, qui n’existe pas malheureusement encore en France, ce sont les compagnies sanitaires, comprenant une partie de ce que nous empruntons au train des équipages, et des détachemens d’infirmiers brancardiers. En Italie, en Portugal, en Angleterre, les troupes sanitaires sont, comme tout le reste du personnel de santé, sous le commandement du médecin. En Allemagne, en Autriche, elles restent sous l’autorité directe de l’officier de troupe qui les commande, bien que cet officier soit tenu de déférer aux réquisitions du médecin en chef. Voici ce que disait à cet égard, au congrès de 1878, M. le docteur, Roth, médecin-général de l’armée allemande : « Nous commandons à tout le service de santé, mais les brancardiers sont encore sous les ordres des officiers de troupe, et il en résulte des choses désagréables pour nous et fâcheuses pour le bien du service. J’ai eu comme médecin en chef de l’armée l’expérience que deux puissances égales