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hôpitaux salubres et des moyens de transport qui ne soient pas une cause d’aggravation de leurs blessures ; or, il est facile de montrer, avec les documens officiels, que même en Crimée et en Italie il y eut manque de médecins, d’instrumens, d’objets de pansement, de moyens de transport, tout cela par la faute de l’intendance, car les réclamations du corps médical ont été incessantes. Il y eut plus : nos blessés ont parfois manqué de nourriture.


Alexandrie, 27 mai 1859.
Monsieur l’intendant général,

Le premier corps n’avait pas de caisson d’ambulance à la date du 24 courant… Près de huit cents blessés de Montebello ont été nourris pendant quatre jours par la commisération publique… — Baron LARREY, médecin en chef de l’armée.


Je ne m’arrêterai pas cependant sur cette partie de la question ; l’insuffisance déplorable de l’intendance est prouvée par les lettres officielles d’un grand nombre de nos médecins publiées par M. Chenu dans ses livres sur les guerres d’Italie et de Crimée ; je les ai citées dans mon livre sur la Chirurgie militaire et les Sociétés de secours en France et à l’étranger. Enfin, dans la dernière discussion à la chambre des députés, MM. Larrey et Marmottan, s’appuyant en partie sur des correspondances officielles, ont fait une lumière complète sur cette insuffisance de l’administration de l’armée.

Pour beaucoup de personnes étrangères aux choses de la médecine et de l’hygiène, pour les intendans militaires en particulier, le rôle du médecin se borne à prescrire des médicamens, à pratiquer des opérations. Pour eux, par conséquent, l’indépendance du médecin militaire est complète du moment où l’intendance ne l’empêche pas de soigner ses malades de telle ou telle manière. « L’indépendance, dit M. le général Farre dans son discours du 15 juin dernier, mais nous la donnerons, nous l’affirmerons par la loi et par les règlemens. » Et, en effet, il la donne à sa manière, dans l’article 17de son projet déposé dans la séance du 18 juin. « Un décret détermine les attributions des officiers de santé militaires, affirme leur indépendance absolue en tout ce qui concerne la science et l’art de guérir. »  » Mais l’indépendance si fièrement promise n’est qu’apparente, car le décret ne fait que les appeler « à participer à toutes les mesures relatives à l’hygiène et à la préparation des approvisionnemens nécessaires pour assurer, en paix comme en guerre, l’exécution du service de santé. » Quelle sera la nature et l’étendue