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Les procédés expérimentaux destinés à provoquer d’emblée et primitivement un effet paralysant sur les fonctions des circonvolutions sont plus nombreux que les procédés de nature à les exciter. Ils consistent principalement à détruire une partie de la substance corticale au moyen d’un filet d’eau à haute pression, d’injections limitées et directes d’acides et de caustiques, ou de cautérisations également limitées par le fer rouge, ou encore de l’introduction de poudres inertes dans les artères afférentes de certains départemens du cerveau, afin d’y provoquer une anémie expérimentale. Préconisés par Goltz, Fournie, Nothnagel, Beaunis et Couty, ces moyens laissent à désirer : l’action destructive est trop puissante, trop peu limitée. On en peut user comme moyen de contrôle, mais sans leur accorder trop de confiance. Bien préférable est le procédé des ablations limitées employé par Fritsch et Hitzig d’abord, et repris par Ferrier, Carville et Duret : de cette façon, les lésions sont. circonscrites et agissent moins à distance. Cette méthode constitue un moyen de contrôle très sûr, plus efficace que les précédens : aussi y a-t-il lieu d’en user largement, comme il a été fait jusqu’ici.

Les procédés destinés à exciter l’activité des circonvolutions se réduisent jusqu’ici à un seul : l’électrisation ; procédé très discuté, passionnément combattu, et dont il convient de prouver tout d’abord la légitimité, puisque c’est sur lui que repose en entier la théorie des localisations cérébrales.

Afin de n’y pas revenir, décrivons une fois pour toutes le mode opératoire. L’animal en expérience étant immobilisé, les tégumens du crâne sont incisés, rabattus sur les côtés, et les os ainsi mis à découvert, séparés du reste du crâne par un trait de scie. On arrive sur les membranes, du cerveau que l’on ouvre alors avec précaution en évitant de provoquer des hémorrhagies, et les circonvolutions apparaissent sous forme de saillies allongées, arrondies, de couleur grisâtre, en apparence sculptées dans le cerveau et séparées les unes des autres par des sillons plus ou moins profonds contenant des artères et des veines. Chaque saillie, longue en général de quelques centimètres, a une direction, des rapports, et une situation propres qui 5e trouvent identiques chez tous les animaux de même espèce ; bien plus, les principales d’entre elles ont leurs homologues chez tous les animaux : aussi ont-elles toutes leur nom particulier.

Pour électriser les circonvolutions, l’on se sert d’un petit appareil consistant en deux pointes métalliques fines, que l’on éloigne ou rapproche à volonté, communiquant avec les deux fils d’une bobine d’induction. Il faut éviter les courans trop forts et veiller à ce que la surface des circonvolutions soit débarrassée du plus de