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LES
ASSEMBLEES DU CLERGE
EN FRANCE
SOUS L'ANCIENNE MONARCHIE

IV.[1]
LES ASSEMBLÉES DU CLERGÉ A LA FIN DU XVIIe ET AU XVIIIe SIÈCLE.

Les derniers retentissemens de la fronde s’étaient tus au commandement de Louis XIV. En prenant en main le gouvernement de son royaume, le jeune monarque ne devait pas plus souffrir d’opposition à ses volontés dans le clergé que chez le reste de ses sujets. Il poursuivit à l’égard de cet ordre avec plus de décision que ne l’avait fait Mazarin la politique de Richelieu. Mais tout en exigeant des prélats l’obéissance, il garda toujours envers eux une déférence que lui prescrivait sa foi ; il leur témoigna plus de respect que ne leur en avait témoigné le ministre de Louis XIII. Sa dignité de cardinal et sa haute position dans l’église permettaient à Richelieu vis-à-vis du clergé des libertés et des allures que Louis XIV ne pouvait prendre. Fort ignorant en théologie, encore moins versé dans les matières canoniques, le monarque était obligé de consulter sans cesse son confesseur et les évêques qui avaient sa confiance ; devant eux, s’il tenait la tête haute, il lui fallait courber sa raison. Pour Richelieu, la religion n’était guère qu’un moyen de gouvernement. Louis XIV, tout despote qu’il fût, se sentait retenu par la

  1. Voyez la Revue du 15 février, du 1er avril et du 15 septembre 1879.