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L’ÉLOQUENCE POLITIQUE
DANS
LE PARLEMENT DE PARIS

I.
LES ORATEURS DE LA FRONDE.

I. Registres secrets du Parlement (années 1648-1652), manuscrits des Archives nationales, U, 333, 334, 335. — II. Débats du parlement de Paris pendant la minorité de Louis XIV (1618), mêmes archives, U, 330. — III. Journal des délibérations du parlement (1650-1652), manuscrits de la Bibliothèque nationale, n° 16373, 18324, 18325. — IV. Tableau du parlement ou notes secrètes sur les membres de la cour (1662), manuscrits de la Bibliothèque nationale, n° 14028, 10952. — V. Extraits des choses les plus importantes du parlement (l719-1748), manuscrits de la Bibliothèque nationale, n° 10008. — VI. Journal du Parlement sur l’affaire de la constitution, ms. n° 20958. — VII. Procès-verbaux de ce qui s’est passé aux chambres (1752-1753), ms. n° 10909. — VIII. Journal du palais (1753-1756), ms. n° 14038, 10950. — IX. Nouvelles journalières du parlement (1754-1760), ms. n° 14039.

Le parlement de Paris, qui devait pousser si loin l’action révolutionnaire et le rôle d’opposant, a débuté, dans la politique, par l’abstention. Retz disait de lui, à propos de la fronde, que certainement il aurait condamné par des arrêts sanglans la révolution qu’il faisait lui-même, si tout autre que lui l’eût commencée; il aurait pu ajouter, en se fondant sur l’histoire, que, jusque-là, les mouvemens séditieux tentés en France avaient toujours eu le parlement, non pour auteur ou pour complice, mais pour adversaire ou pour victime. Les factions du moyen âge, excitées par des harangueurs populaires dont nous avons décrit ailleurs le tribunat en plein vent et la faconde de carrefour, destituaient et emprisonnaient les magistrats suspects de royalisme, pêle-mêle avec les courtisans ;