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LES
MUSÉES DE PROVINCE

I.
LES ORIGINES ET L’ORGANISATION.

En 1648, le parlement anglais prononça la confiscation de la collection de peintures et de curiosités du roi Charles Ier et décida que les objets qui la composaient seraient vendus au profit de l’état. La vente produisit 50,000 guinées. En 1791, l’assemblée nationale, au lieu de vendre les tableaux du cabinet du roi, les déclara propriété nationale : elle les fit transporter au Louvre et inaugura ainsi le premier musée.

Si en effet on entend par musée une collection d’objets d’art en général, des musées ont existé de tout temps. Il n’y a pas à parler, dans l’antiquité, des temples, des gymnases et des thermes d’Athènes, de Corinthe, de Rome, de Byzance ni, au moyen âge et à la renaissance, des églises et des maisons de ville de la France, de l’Italie, des Pays-Bas, car, si nombreuses qu’elles y fussent, les statues et les peintures n’avaient pas là le caractère d’une collection ; on les avait réunies pour la décoration des édifices. Mais il faut citer les collections de Cicéron, de Verres, d’Hortensius, de Jules César, d’Agrippa, de Mécène, la Maison d’Or de Néron, les villas d’Hadrien et d’Hérode Atticus, le palais de Ptolémée Philadelphe, à Alexandrie ; plus tard les collections de Suger, de Pétrarque, de Ghiberti, des Médicis, d’Isabelle d’Este, de Charles-Quint, de Marguerite d’Autriche, enfin celle de François Ier, qui est l’origine de