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rapidement et prenne fin le plus promptement possible, car le jour où il sera liquidé, les dividendes des actionnaires pourront prendre un nouvel essor, tandis que jusque-là ils sont fixes à peu près au même titre que les obligations. A partir de ce jour, commencera pour l’état la participation aux bénéfices dépassant 32,000 francs pour l’ancien réseau, et 6 pour 100 pour le nouveau. Nous avions donc le droit de dire qu’il y a une association véritable entre l’état et la compagnie. Par conséquent, il est difficile de s’expliquer la prétention émise par le rédacteur du document déjà cité. Nous le laissons parler. « On ne saurait trop le redire, les grandes compagnies sont les régisseurs désintéressé? de l’état. Quelles que soient les voies de transport contre lesquelles elles aient à lutter, directement subventionnées par l’état, ou exploitées par lui, voies ferrées, navigation fluviale ou maritime, partout et toujours, c’est la garantie d’intérêt qui paie les frais de la guerre.» Une étude très rapide de la question suffit pour se mettre à l’abri de pareilles erreurs.

Cependant il est un cas absolument improbable où cette assertion serait justifiée : ce serait celui où les avances de l’état à titre de garantie atteindraient de telles proportions que la compagnie dût renoncer à l’espoir d’arriver au remboursement avant l’expiration de sa concession. Elle aurait la certitude d’être défaillante, et, par suite, il lui importerait peu que le déficit fût plus ou moins fort, on pourrait dire alors qu’elle est désintéressée des bénéfices. Une compagnie qui aurait accepté de nouvelles concessions dans ces conditions aurait trahi les intérêts de ses actionnaires; nous ne croyons pas qu’il y en ait à qui on puisse adresser ce reproche. En relisant les lignes ci-dessus, extraites d’un travail officiel, on verra cependant qu’elles prétendent s’appliquer à tout le réseau français. « Les grandes compagnies….. partout et toujours. »

Il est impossible d’être plus formel. Il faudra pourtant bien en excepter les compagnies du Nord et de Lyon, qui n’ont jamais fait appel à la garantie et n’y auront jamais recours. Ces compagnies ne sont donc pas des régisseurs désintéressés. Il ne peut nous convenir de discuter ici la situation des quatre autres compagnies, nous n’avons ni mandat, ni autorité pour cela ; mais pour la compagnie d’Orléans, les conditions qui lui sont faites permettent de calculer très approximativement la date à laquelle elle sera libérée de toute avance vis-à-vis de l’état ; qu’il nous suffise de dire que cette date est beaucoup plus rapprochée qu’on ne l’avait supposé lors des dernières conventions.