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FAUST.

— Va-t’en! Hors d’ici, prince de la paresse! Et toi, à ma gauche, comment l’appelles-tu?

LE DÉMON.

— Je m’appelle Auerhahn.

FAUST.

— Et quelle est ta vitesse, Auerhahn?

AUERHAHN.

— Je suis rapide comme la flèche.

FAUST.

— Ce n’est pas assez pour moi. Va-t’en! Et toi, petit velu, qui es-tu?

LE DÉMON.

— Je m’appelle Fitzliputzli, et je suis rapide comme l’aile de l’oiseau le plus vite.

FAUST.

— C’est mieux que les autres, mais c’est encore trop lent pour moi. Va-t’en.


Ainsi de suite, jusqu’à l’arrivée de Méphistophélès, qui déclare être aussi rapide que la pensée humaine. Faust lui donne rendez-vous la nuit suivante pour conclure un pacte.

Au second acte, Faust est de nouveau seul. Les démons de l’avarice, de la volupté, de l’orgueil et des autres péchés capitaux viennent le tenter. Il les chasse honteusement. Ce qu’il veut, c’est savoir : — Méphistophélès aura-t-il le pouvoir de remplir le vide intérieur dont je souffre? Pourra-t-il répondre à toutes mes questions sur ces obscurs secrets qui sont cachés à nous autres hommes? — A l’arrivée de Méphistophélès, il se hâte de lui poser ses conditions : — Tu me serviras fidèlement pendant vingt-quatre ans.


MÉPHISTOPHÉLÈS.

— Vingt-quatre ans ! Mais c’est une éternité ! La moitié serait bien assez.

FAUST.

— Du tout. Vingt-quatre ans, à trois cent soixante-cinq jours par année.

MÉPHISTOPHÉLÈS.

— Allons! accordé. Après?

FAUST.

— Tu ne me laisseras jamais manquer d’argent; tu me fourniras abondamment