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conserver pour lui-même aucun contrôle exclusif sur le canal de navigation projeté, consentant à ce que l’un ni l’autre ne puisse jamais élever où maintenir aucunes fortifications qui pourraient commander ce canal ou être établies dans son voisinage ; chacun d’eux renonçant à occuper, fortifier ou coloniser, comme, à prendre ou exercer aucun pouvoir sur les états de Nicaragua, de Costa-Rica, sur la côte des Mosquitos, ou sur aucune autre partie de l’Amérique centrale ; renonçant ainsi, de part et d’autre, à profiter d’aucune protection que l’un ou l’autre fournirait ou pourrait fournir, d’aucune alliance que l’un ou l’autre aurait ou pourrait avoir, sur ou avec aucun état ou aucune nation, dans le dessein d’élever ou de maintenir aucune fortification de cette sorte, ou d’occuper, fortifier ou coloniser le Nicaragua, le Costa-Rica, la côte des Mosquitos, ou aucune partie de l’Amérique centrale, ou de prendre ou exercer un pouvoir quelconque sur les mêmes pays. » Les articles 5, 7 et 8 trouvent ici également leur place. « Les parties contractantes promettent en outre que, lorsque le canal sera achevé, elles le protégeront contre toute interruption, saisie où injuste confiscation, qu’elles en garantiront la neutralité, de telle sorte que ledit canal soit pour toujours ouvert et libre, et que le capital, qui y aura été employé soit assuré. Comme il est à désirer qu’il n’y ait pas de temps perdu sans nécessité, avant de commencer de construire le canal en question, les gouvernemens des États-Unis et de la Grande-Bretagne arrêtent qu’ils donneront leur appui et encouragement à telles ou telles personnes, ou à telles compagnies qui offriront les premières de se charger de l’entreprise, possédant d’ailleurs le capital nécessaire, ayant l’agrément des autorités locales, et réunissant les autres conditions et les autres élémens en harmonie avec l’esprit et le but de cette convention. Les gouvernemens précités, ayant voulu, quand ils sont entrés dans cette convention, non pas seulement accomplir un objet particulier, mais encore établir un principe général, conviennent par ces présentes d’étendre leur protection, au moyen d’une condition de traité, à toutes autres voies praticables de communication, soit canal ou chemin de fer, destinés à traverser l’isthme qui joint l’une à l’autre Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, et spécialement aux communications interocéaniques, pourvu qu’elles soient démontrées praticables. »

C’est pourtant de l’époque où Nelson débuta dans sa glorieuse carrière par un éclatant insuccès que date l’intervention de la science dans une question où il était difficile de se passer d’elle (1780). On osait déjà rire quelque peu du jésuite Acosta, qui, dans son Histoire naturelle des Indes, menaçait du châtiment du ciel les hommes assez audacieux pour essayer de renverser la barrière que « la sagesse du Créateur avait élevée contre la furie des deux