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REVUE LITTERAIRE

Théâtre complet de M. Auguste Vacquerie, 2 vol. in-18. Paris, 1879.{c

Il ne sera pas beaucoup question, dans les pages qui suivent, du théâtre lui-même de M. Vacquerie. A Dieu ne plaise que nous infligions au lecteur un long examen de Tragaldabas ou des Funérailles de l’honneur, qui ne comptent aussi bien l’un et l’autre, drame en vers et drame en prose, dans l’histoire du théâtre contemporain, que comme deux des chutes les plus retentissantes qu’ait enregistrées la chronique. Nous ne ferons même qu’une allusion rapide au Fils, drame moderne, dont jadis, ici même, quand l’œuvre était encore dans la fleur de sa nouveauté, M. Challemel-Lacour a dit en termes excellens ce que nous continuerons de penser[1]. Si maintenant, à ces trois pièces, nous joignons Souvent homme varie, bluette en deux actes et en vers, et un second drame en prose, intitulé Jean Baudry, nous aurons le Théâtre complet de M. Auguste Vacquerie. Nos auteurs aiment les titres pompeux et les étiquettes ambitieuses. Il est juste de dire que, si le Théâtre complet de M. Vacquerie ne compte pas plus de cinq pièces en tout, telle de ces pièces, en revanche, ne compte pas moins de sept actes. C’est dans les Funérailles de l’honneur que l’inspiration de M. Vacquerie ne put pas s’espacer à moins, le 30 mars 1861.

On demandera quel est alors l’intérêt du théâtre de M. Vacquerie ? Le voici : c’est qu’en 1818, pour appliquer un mot de La Bruyère, qu’on n’appliquera jamais, je crois, avec plus de justesse, M. Vacquerie « naquit copiste. » Quand il entra dans la carrière, vingt ans plus tard, vers 1840, on venait de jouer les Burgraves, ou peut-être allait-on les jouer : du moins il n’était bruit alors, si l’on s’en rapporte aux sincères confessions de Jérôme Paturot, que de Frédéric Barberousse et de

  1. Voyez la Revue du 15 novembre 1866.