Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 33.djvu/902

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
SALON D 1879

I.
L’ARCHITECTURE. — LA SCULPTURE.

Après plus de deux cents ans d’existence, les Salons sont toujours une institution pleine de vie. Ayant reçu presque dès l’origine la forme que nous leur voyons encore, ils continuent à se produire au milieu des mêmes circonstances qui ont accompagné leur début. A présent comme autrefois, c’est autour d’eux le même concert de critiques et de doléances, ce sont les mêmes discussions sur le règlement, sur le placement et sur l’éclairage des tableaux et des statues, sur le mérite des artistes. Mais si leur forme a peu changé et si les sentimens qu’ils éveillent ne se démentent pas, leur tenue et l’objet auquel ils répondent se sont considérablement modifiés : une évolution incessante tend, malgré qu’on en ait, à les mettre d’accord avec l’esprit du temps. Après avoir été une manifestation aristocratique de l’art, les expositions annuelles sont de plus en plus devenues pour tous les talens une occasion de se présenter au public ; sous l’influence des idées dominantes elles tendent à s’ouvrir toujours plus largement. On réclame comme