réflexion ; mais on se décide enfin ; on échange des dépêches à son sujet, et voici la dernière : « Toulon, 9 septembre 1870 ; 4 h. 40, No 43,604. P. maire à intérieur, Paris : Le citoyen Mégy a été élargi. — B. » Eudes devait incendier le palais de la Légion d’honneur et la rue de Lille. Dans cette œuvre de régénération sociale, il fut secondé par son ami Edmond Mégy qui allait être un des assassins de Mgr Darboy. C’est pourquoi on eut tort de vitupérer la commune d’avoir promulgué un décret que la situation rendait grotesque et inexécutable. En le votant, elle avait peut-être cru faire acte de gouvernement régulier.
Tout en se montrant pleine de gratitude pour les hommes qui, comme Nourri, l’avaient modestement précédée dans la voie où elle devait marcher avec une ampleur dont rien n’effacera le souvenir, la commune ne témoignait aucun ménagement pour ceux de ses membres auxquels les superstitions du papisme n’étaient pas toujours restées inconnues. Dans la séance du 5 mai, le procureur général de la commune, Raoult Rigault, vint développer le cas du citoyen Pourille dit Blanchet. La commune avait, à sa manière, assuré toute garantie à la liberté individuelle, car elle avait décidé que lorsqu’un de ses membres serait mis en état d’arrestation, elle en connaîtrait immédiatement et recevrait un rapport à ce sujet. Raoul Rigault, scrupuleux observateur des lois, remplit son devoir et expliqua pourquoi Pourille était à Mazas. On soupçonnait depuis quelque temps que le nom de Blanchet n’était qu’un pseudonyme, et Théophile Ferré avait été chargé de faire une enquête à cet égard. Du procès-verbal qui fait effort pour singer les formes judiciaires et que lut Raoul Rigault, il résulte que Blanchet s’appelle Stanislas Pourille, qu’il a été secrétaire d’un commissaire de police à Lyon, puis capucin, et qu’il a été condamné à six jours de prison pour banqueroute simple. En conséquence, Pourille dit Blanchet est envoyé à Mazas par ordre du comité de sûreté générale : « Laurent, Th. Ferré, A. Vermorel, Raoul Rigault, A. Dupont, Trinquet. » Le reproche principal qu’on lui adresse n’est pas d’avoir servi la police de Lyon, d’avoir fait banqueroute, mais d’avoir « embrassé la vie monastique avec tout ce qu’elle comporte. » Capucin ! en vérité c’était trop pour des hommes qui dans leur manifeste avaient, proclamé la liberté de conscience. Blanchet ne pouvait continuer à siéger à l’Hôtel de Ville, il le comprit et s’exécuta : « Je soussigné, député à la commune sous le nom de Blanchet, déclare donner ma démission de membre de la commune. » Longuet dit sentencieusement ; « L’élection était nulle ! » Ah ! si l’on avait regardé avec autant de soin dans le passé de tous les membres de la commune, on aurait fait de singulières découvertes.
On commençait à s’épurer à l’Hôtel de Ville, pendant que la