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LA CINQUANTAINE
DE L’INSTITUT ALLEMAND
DE CORRESPONDANCE ARCHÉOLOGIQUE À ROME

Rome est plus que jamais la ville des contrastes, par cette double raison qu’elle a conservé vivans tous les souvenirs, et que les événemens précipités des vingt dernières années ont avancé pour elle les aspirations et les perspectives de l’avenir. Il n’y suffit pas des surprises archéologiques, qui sont quotidiennes : on abat un mur du moyen âge, et on y trouve en morceaux jusqu’à sept statues, que l’on recomposera. On fouille la rive du Tibre, et des chambres admirablement peintes apparaissant. À Porto d’Anzio, il y a quelques semaines, la mer, en ruinant une partie de la falaise, met à jour une statue charmante. Chez le prince Torlonia, vers Canino, il y a quinze jours, on trouve une tombe où le cadavre, entouré des cristallisations d’une eau voisine, se sera sans doute consumé et offrira, comme à Pompéi, un moule que le plâtre reproduira. Ce n’est là que la simple chronique archéologique. Qu’on juge par une seule journée du mois dernier de ce que peut être à Rome le concours des épisodes les plus divers. On y avait à la fois le dimanche 20 avril une grande démonstration populaire improvisée, avec des illuminations, en l’honneur de la Madone, — un meeting ultra-démocratique sous l’inspiration de Garibaldi, — un banquet des météorologues, — une fête de nuit au Capitole pour l’anniversaire de la fondation de Rome, — et sur la route d’Ostie une attaque de brigands.

La fête pour la fondation de Rome aurait dû plutôt avoir lieu le lundi 21 avril, onzième jour des calendes de mai, jour des Palilia. Elle était célébrée à cette date dès le XVe siècle par les humanistes, par