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crédits extraordinaires et annuités qui ont permis à l’administration d’entreprendre ou d’achever de grands travaux d’appropriation et de construction. Il faudrait aussi, dans cette évaluation, tenir compte des sacrifices que beaucoup de villes et de départemens se sont imposés pour aider à l’œuvre de l’état. En revanche, il convient de défalquer du total des sommes affectées à l’enseignement supérieur les recettes des facultés et des écoles supérieures ou de plein exercice de pharmacie et de médecine. Ces recettes figuraient au budget de 1876 pour un chiffre de 4,343,660 fr. Les résultats connus de l’exercice 1877 le portent à 4,478,980 fr., d’où il suit que la dépense réelle de l’état se réduit à 9,714,896 francs.

Si l’on compare cette somme à celles qui sont absorbées par d’autres grands services publics, on reconnaîtra qu’elle est encore bien modeste ; Toute faible qu’elle est, elle a cependant permis de réaliser dans notre haut enseignement de notables améliorations : C’est ainsi que la condition de la plupart des professeurs de facultés a été sensiblement rehaussée. Jusqu’en 1875, le traitement de ces fonctionnaires se composait d’un fixe et d’un éventuel proportionnel au nombre des examens que chacun avait fait passer, ou au nombre des élèves inscrits. Ce régime présentait plus d’un inconvénient. En premier lieu, le nombre des examens et des élèves pouvait notablement varier d’une année à l’autre, en sorte que les émolumens des maîtres se trouvaient exposés à de perpétuelles fluctuations ; ensuite le système de l’éventuel était souvent un obstacle, aux changemens de résidence et à la création de nouvelles chaires. En effet, les droits de présence étant répartis au prorata entre tous les professeurs d’une même faculté, ceux-ci se montraient naturellement hostiles à des fondations qui les atteignaient dans leur revenu, et l’administration, dans bien des cas, n’osait passer outre. Une loi du 22 décembre 1875 et deux décrets des 14 et 15 janvier 1876 ont fait cesser cet état de choses. Désormais les professeurs de facultés n’ont plus qu’un seul traitement, qui a le double mérite d’être entièrement fixe et supérieur à l’ancien. A Paris, ils reçoivent les uns 15,000, les autres 13,000 francs. En province, le traitement minimum a été fixé à 6,000 francs pour les cinq ordres d’enseignement ; le maximum à 11,000 francs pour le droit et les lettres, à 10,000 pour la médecine et les sciences, à 8,000 pour les écoles de pharmacie, chiffres sensiblement supérieurs à la moyenne du traitement qu’avaient autrefois les professeurs de ces divers enseignemens dans les facultés les plus favorisées, telles que Toulouse et Montpellier.

Le traitement des professeurs de nos grands établissemens scientifiques ne pouvait demeurer stationnaire dans le temps que celui des professeurs de facultés s’élevait. Les émolumens des