contemporain, a reçu lesdits seigneurs prélats un peu moins civilement qu’il le devait, ce qui n’est pas l’ordinaire de ceux de sa maison, grands payeurs de ces monnaies extérieures, bonnes ou mauvaises, car il a pris partout la main droite et le devant desdits seigneurs-prélats. Aussi n’ont-ils pas été plus tôt sortis qu’ils s’en sont hautement formalisés, et il a été dit que le feu Mgr le cardinal de Guise, avant qu’être cardinal, ayant fait la même discourtoisie, s’en était depuis corrigé. » Lors de la réunion de l’assemblée de 1635, une députation alla aussi présenter les salutations du clergé au cardinal de La Valette, qui n’était guère en tenue plus ecclésiastique que le cardinal de Guise, et que la députation trouva botté et habillé de gris, son ordre du Saint-Esprit mis en écharpe au lieu d’être en sautoir ! Il est vrai, nous dit le journal, que par l’éclat de sa conduite et la renommée de son courage, le cardinal a montré qu’il pouvait tenir en main d’aussi bonne grâce une épée qu’un bréviaire.
Les délibérations des assemblées du clergé, des grandes comme des petites, n’étaient pas publiques ; elles devaient même avoir en principe un caractère si secret que les députés prêtaient le serment suivant au moment de leur admission : « Nous jurons et promettons de n’opiner ni de donner notre avis qu’il ne soit suivant nos consciences, à l’honneur de Dieu et conservation de son église, sans nous laisser aller à la faveur, à l’importunité, à la crainte, à l’intérêt particulier, ni aux autres passions humaines, que nous ne révélerons directement ni indirectement, pour quelque personne que ce soit, les opinions particulières des délibérations et résolutions prises en la compagnie, sinon en tant qu’il sera permis par icelle. » Mais comme les décisions prises par les assemblées faisaient loi pour le clergé, il les lui fallait naturellement connaître, et voilà pourquoi de bonne heure on imprima les procès-verbaux, en leur faisant toutefois subir des changemens et des suppressions destinés à cacher au public ce qui s’était passé dans le détail de la discussion. C’est seulement dans les procès-verbaux manuscrits et dans les journaux qui nous sont parvenus de quelques-unes des assemblées que l’on peut saisir réellement la physionomie des débats et connaître tout ce qui s’était traité dans les réunions. Celles-ci donnaient lieu, à raison du grand nombre d’affaires que l’on y portait, à une foule de mémoires, de dissertations, de rapports destinés à éclairer la religion des députés, à justifier les résolutions qu’ils prenaient et qu’on jugea utile de faire imprimer. De là la publication de la collection dite Mémoires du clergé, dont il a paru de nombreux volumes, et qui constituent un précieux recueil pour la jurisprudence canonique de la France. On y trouve en effet imprimés les décisions des assemblées du clergé, des