mérite le moins le reproche d’aridité, celle dont les abords sont le plus faciles pour les amateurs, et qui par suite a le plus d’adeptes. C’est toujours une bonne fortune, pour ce public mondain, qu’un livre écrit par un véritable savant qui est en même temps, comme M. de Saporta, un écrivain. C’est ici même qu’avaient d’abord paru plusieurs fragmens de l’ouvrage où le savant paléontologiste a entrepris de nous retracer à grands traits l’évolution graduelle du monde végétal dans le cours immense des siècles qui précédèrent l’arrivée de l’homme. Avant de passer en revue les périodes végétales, dans leur succession chronologique et leur marche très complexe, l’auteur aborde résolument toutes les questions que l’étude des fossiles a pu faire naître ; il se demande dans quelles conditions la vie a commencé, comment elle s’est propagée et perfectionnée, ce qu’on doit entendre par la notion d’espèce, par quelles révolutions et quels climats a passé la surface terrestre. C’est ainsi que ce livre, destiné à répandre des notions en somme encore très nouvelles, touche au phénomène de la vie dans ce qu’il a de plus mystérieux et de plus profond, et nous laisse entrevoir des procédés dont on commence à peine à saisir le sens.
Sous ce titre : l’Ornithologie du salon, M. R. Boulart, préparateur au Muséum d’histoire naturelle, a composé un traité à l’usage des gens du monde, où se trouvent décrits les caractères et les mœurs de ces oiseaux « que l’élégance des formes, l’éclat des couleurs et le charme de la voix désignaient d’une manière spéciale à l’attention de l’homme, et prédestinaient ainsi à perdre leur liberté. » M. Boulart n’a oublié ni le mode de capture ni les soins que réclament les diverses espèces lorsqu’on veut les conserver en volière, et son livre rendra service à tous les amateurs ; de nombreuses vignettes, une quarantaine de charmantes chromotypographies représentant les oiseaux, avec leurs œufs et leurs nids, ne constituent pas l’attrait le moins vif de l’ouvrage. On ne peut se dispenser d’accorder le même éloge aux belles chromolithographies qui ornent le livre de M. O. de Kerchove de Denterghem, intitulé les Palmiers, et dédié à sa majesté le roi des Belges ; elles font grand honneur à l’éditeur, M. Rothschild, qui a publié ces deux ouvrages avec son soin habituel. M. de Kerchove, en nous conduisant dans la région des palmiers, nous fait faire le tour du globe, et il nous donne, en passant, une foule de renseignemens curieux sur l’histoire de cet arbre des pays tropicaux, sur les usages variés auxquels servent les racines, le bois, les feuilles et les fruits des diverses espèces, sur l’extension qu’a prise depuis quelque temps la culture du palmier, etc. On ne lira non plus sans intérêt les indications que fournit l’auteur pour l’emploi des palmiers comme plantes d’appartement. A côté de cette belle monographie, n’oublions pas de signaler un excellent traité populaire de botanique, — A travers champs, Botanique pour