Resté seul sur la terrasse, Fernand repassa dans sa mémoire l’entretien qu’il venait d’avoir avec dona Mercedes. Ce secret, deviné par lui, avoué par elle, quel était-il ? D’où venait ce plan ? quelle main l’avait tracé ? Pourquoi ce regard triste et suppliant ? Qu’avait-il donc dit ou qu’allait-il dire ? Entraîné par son émotion, s’était-il trahi ? Avait-elle compris qu’il l’aimait ? Absorbé dans ses réflexions, il ne vit pas venir à lui George Willis, qui le prit par le bras : — Il se fait tard ; partons.
Fernand obéit machinalement, et, sans échanger un mot, tous deux regagnèrent le Palais du Nain.
— Et maintenant, dit George, causons. Il se passe quelque chose, et j’aimerais assez y voir clair. Nous sommes trop amis pour que tu me croies simplement curieux. Ah ! cousin Fernand, tu n’es pas Français pour rien, et la nature t’a doté d’une imagination qui peut te mener loin. Si c’est à une folie, je te raisonnerai d’abord, quitte à t’aider ensuite. Mais récapitulons les faits ; la logique avant tout. Nous rencontrons à Uxmal dona Mercedes et sa sœur. Qu’y font-elles ? C’est leur affaire. On te montre un plan ; tu y découvres beaucoup de choses, exactes ou non, peu importe, nous y reviendrons plus tard. Tu en prends acte pour entamer avec dona Mercedes une explication qui se termine par un aveu, si je ne me trompe. Un philosophe
- ↑ Voyez la Revue du 1*"" décembre.