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L'ENSEIGNEMENT EN 1878

« Parmi nous et de nos jours, le ministère de l’instruction publique est, de tous les départemens ministériels, le plus populaire, celui auquel le public porte le plus de bienveillance et d’espérance. Bon symptôme dans un temps où les hommes ne sont, dit-on, préoccupés que de leurs intérêts matériels et actuels ! » Combien ces lignes, qu’écrivait en 1860 M. Guizot dans ses Mémoires, sont encore plus vraies en 1878 ! Jamais la nation n’a attaché sur ses écoles de toute sorte un regard de plus sincère et de plus anxieuse sollicitude. Elle en attend la réparation des fautes et des malheurs du passé. Dans nos chambres, qui autrefois trouvaient de l’argent pour tout, excepté pour l’instruction, les mains ont l’air de s’ouvrir d’elles-mêmes dès que les écoles sont en cause. Chose admirable ! ce mouvement dure depuis sept ans, et les plus graves complications politiques, qui par moment l’ont suspendu, n’ont pas eu le pouvoir de l’arrêter.

Nous voulons, dans les pages qui suivent, examiner quelques-unes des questions qui préoccupent l’opinion. Des actes et des documens nouveaux sont pour nous une occasion de revenir sur ce sujet. Nous parcourrons les trois degrés de l’enseignement : primaire, secondaire, supérieur, nous arrêtant seulement aux points les plus importans, et proposant nos vues, moins pour donner des solutions que pour appeler et maintenir l’attention des hommes compétens sur ces grands intérêts.