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UN
POETE COMIQUE
DU TEMPS DE MOLIÈRE

III.[1]
LES COMÉDIES DE BOURSAULT.

Les journées sont longues dans une petite ville de province, quand on y regrette les plaisirs littéraires de Paris et les brillantes compagnies de Versailles. Montluçon ne pouvait consoler Boursault de tout ce qu’il avait perdu en acceptant les fonctions de receveur des tailles au fond du Bourbonnais.

M. Emile Montégut, en ses poétiques études sur nos provinces, a marqué vivement l’étrange destinée de la ville où cette histoire vient de nous conduire. Pendant le moyen âge, Montluçon est mêlée à toutes les luttes féodales et nationales. D’abord, après Louis VII, lorsque les Anglais occupent la Guienne, et plus tard, dans les terribles crises de la guerre de cent ans, la position de la petite cité belliqueuse lui assure un rôle considérable. Elle commande l’entrée de la Marche, forme l’arrière-boulevard du Bourbonnais et défend l’accès de l’Auvergne. Aussi, aux XIIe et au XVe siècle, que de brillans

  1. Voyez la Revue du 1er et du 15 novembre.