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LA
QUESTION DES IMPOTS

IV.
LES TAXES DIRECTES ET L’IMPOT SUR LE REVENU.

Après avoir, dans les études précédentes, parlé des impôts indirects de consommation et de ceux qui pèsent sur les actes, nous arrivons maintenant aux taxes directes. On désigne ainsi celles qui sont inscrites sur un rôle nominatif à l’adresse des contribuables; elles sont votées chaque année pour une somme fixe, et le montant en est réparti entre ceux qui ont à les payer; elles ne dépendent en général ni du progrès de la richesse, ni de l’état stationnaire ou brillant du commerce : la somme pour laquelle elles sont portées devra, quoi qu’il arrive, rentrer dans les caisses de l’état, sauf des non-valeurs pour un chiffre insignifiant. C’est la partie assurée du budget; elle est comme une dette à échéance. Mais, par cela même que c’est une dette à échéance, à laquelle on ne peut pas se soustraire, et dont le recouvrement est garanti par toute espèce de privilèges, ce genre d’impôt n’a jamais été très populaire. On a beau dire que, dans notre existence sociale, nous contractons des obligations vis-à-vis de l’état, comme vis-à-vis des particuliers, que nous devons avoir à cœur d’acquitter les unes comme les autres, il n’en est pas moins vrai qu’en général on n’aime pas être en présence d’une obligation à date certaine, dont le paiement peut gêner plus ou moins. Et puis les obligations