Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 28.djvu/927

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA PRODUCTION ET LA CONSOMMATION
DES
METAUX PRECIEUX

I. Suess. Die Zukunft des Goldes. — II. Ceornuschi. Le Bland-bill. — III. Report of the monetary commission in the senate of the United States. — IV. A speech by John Jones, senator from Nevada, 24 avril 1876. — V. Silver and Gold, by S. Dana Horton, Cincinnati, 1876. — VI. Documents monétaires, publiés par M. Malou, ministre des finances de Belgique. — VII. Der Bimetallismus und die Wälrungsfrage, von Dr Erwin Nasse.

Il n’est point de question qui touche de plus près un plus grand nombre d’hommes que la question de la production des métaux précieux ; elle intéresse tous les peuples qui sont sortis de la barbarie et qui font quelques échanges avec l’étranger, et chacun de nous, qui chaque jour achetons ou vendons. La monnaie est la mesure des valeurs, et elle est faite d’or et d’argent. Si les métaux précieux deviennent surabondans, les prix montent, et ils baissent si l’or et l’argent n’existent qu’en quantité insuffisante. Or la hausse ou la baisse des prix modifie la situation de tout le monde. La solidarité des peuples est encore plus intime qu’on ne le soupçonne : une décision prise à Berlin ou à Paris en matière monétaire affecte la fortune et le revenu des hommes qui vivent au pied de l’Himalaya ou des Cordillères, aux bords du Fleuve-Jaune ou aux sources de l’Amazone. La facilité de transport des métaux précieux a pour effet de faire du monde entier un seul marché pour l’or et pour l’argent. On frémit en songeant qu’un problème qui touche aux intérêts de l’humanité tout entière se décide souvent dans l’ignorance presque générale des théories et des faits. Comme la question est remise à l’ordre du jour par la réunion de la conférence monétaire à Paris, nous croyons utile de grouper et d’analyser les données les plus récentes qu’on rencontre à ce sujet dans des