Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 28.djvu/785

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
VOYAGE
AUTOUR DU MONDE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE

II.
L’EUROPE MÉRIDIONALE — L’EUROPE DU NORD — L’EOROPE CENTRALE — LA FRANCE


I

C’est à Athènes que nous avons interrompu notre voyage ; c’est à Rome que nous le reprendrons. La transition entre la Grèce et l’Italie est toute tracée, par la loi de l’histoire comme par l’itinéraire des bateaux à vapeur.

L’Italie, qui à l’époque de la renaissance a eu une si puissante action sur le développement de l’art dans toutes ses formes, peinture et sculpture, architecture et mobilier, orfèvrerie et céramique, l’Italie ne vit plus guère aujourd’hui que sur son glorieux passé. Ses peintres délaissent la grande peinture pour le genre et la décoration. Si, grâce à ses carrières de Carrare, l’Italie est encore le pays du marbre, ses statuaires, énervés et affadis par l’influence persistante de Canova ou égarés par une recherche de réalisme à outrance, ne font plus d’elle la patrie de la sculpture. Elle affirme toujours son sentiment élevé de l’architecture, à Milan et à Rome par ses nouvelles constructions, et à Paris même par le portique monumental, à majestueux arceaux plein-cintre, à hautes colonnes