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L’exposition du mumbusho ou ministère de l’instruction publique ne résume pas tous les genres d’enseignement spécial. Aux départemens des travaux publics, de la marine, de la guerre, de la justice, sont attachées des écoles polytechnique, navale, d’état-major, de droit, sans parler d’écoles pratiques annexées aux arsenaux maritime et militaire, ici avec une organisation régulière et un nombre d’élèves considérable, là n’ayant qu’une existence précaire et un petit groupe d’auditeurs. Chaque ministère entretient ainsi une sorte de pépinière d’où sortiront plus tard les ingénieurs, les jurisconsultes, les amiraux et les capitaines qui permettront au Japon de congédier le dernier instructeur étranger, couronné de roses, comme les poètes devaient sortir de la république idéale de Platon.

Parmi les questions japonaises qui méritent le plus de piquer la curiosité européenne, il faut placer celle des ressources minérales. Les salles du Champ de Mars contiennent des échantillons de granité, de porphyre, d’obsidienne, de syénite, de gneiss, de pierre de taille, qui ont leur intérêt comme matériaux de construction ; mais c’est principalement sur les métaux et la houille que doit se concentrer l’attention. On sait en effet qu’à défaut d’un accroissement des richesses agricoles, le Japon ne peut compenser la balance du commerce qu’avec le produit de ses mines, et que de leur rendement dépend sa prospérité future. Un exposé complet de sa situation actuelle sous ce rapport exigerait de longs développemens qu’il faudrait puiser dans des documens omis à tort à l’exposition. Nous nous bornerons ici à quelques indications sommaires sur l’importance métallifère de la contrée et les modes d’exploitation en usage.

Si la reconnaissance minéralogique est faite, tant pour Yéso que pour les autres îles, comme le prouvent des cartes suspendues au-dessus des échantillons, il s’en faut que l’inventaire exact du sous-sol soit achevé, ou même que la constitution en soit bien déterminée. On connaît sans doute les districts miniers, mais non l’étendue et la valeur de chacun. Le nombre des mines en activité, qui s’élevait à 1,856 en 1874 et s’est encore accru, ne doit pas faire illusion, car le bureau des mines fait rentrer dans ce chiffre des explorations sans résultat appréciable. Celui des exploitations véritables ne dépasse pas 4 ou 5 pour 100 du total indiqué[1].

  1. TABLEAU OFFICIEL DE LA PRODUCTION MINERALE EN 1874
    Désignation Quantités Valeur.
    Charbon 390,000 tonnes 9,750,000 francs
    Fer 5,000 « 750,000 «
    Cuivre 3,024 « 4,535,000 «
    Argent, 9,700 kilog. 1,750,000 «
    Or 373 « 1,119,000 «
    Pétrole 1,235,000 litres. 147,800 «