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professeurs éminens, comme Nobili pour la physique, Parlatore pour la botanique, Amici pour l’astronomie. Avec ce dernier, l’observatoire de Florence fit d’importantes observations et de belles découvertes.

Comme les autres facultés, la faculté de médecine avait été transférée à Pise en 1543 ; mais Florence avait gardé ce dont ne pouvait la dépouiller aucune volonté princière, des hôpitaux comme en possèdent seules les grandes cités populeuses, comme n’en pouvaient offrir ni Pise ni Sienne, villes d’université. Florence avait surtout son hôpital général de Sainte-Marie-Nouvelle, un des plus vastes et des plus beaux établissemens de ce genre qu’il y eût en Europe, celui peut-être dont l’organisation commença le plus tôt à se rapprocher de ce qui nous semble aujourd’hui le type normal du service hospitalier. Un des traits qui le distinguèrent tout d’abord ce fut l’importance qu’y prit et les fruits qu’y porta l’enseignement clinique ; nulle part on ne trouverait une suite plus ancienne et plus riche d’observations médicales recueillies sous la dictée des maîtres et conservées avec soin par une longue série d’élèves apprentis (apprendisti), comme on les appelait, et de médecins assistans (astanti). Il y avait là déjà des habitudes prises, des traditions créées ; en 1789 un règlement de Léopold vint leur donner force de loi en astreignant tout élève en médecine ou en pharmacie des universités toscanes à un stage de deux années dans les hôpitaux florentins. Les cliniques de ces hôpitaux, complétées par quelques cours spéciaux, par les leçons de l’amphithéâtre et par la pratique de la dissection, constituaient ce que le décret appelait l’école florentine. C’était l’université qui conférait ce que l’on nomme en Italie la laurea, c’est-à-dire le grade académique, le titre de docteur ; mais pour avoir la permission d’exercer la profession de médecin, pour être inscrit dans le collège des médecins et chirurgiens ou dans celui des pharmaciens, il était indispensable d’obtenir les certificats qui prouvaient que l’on avait accompli ce stage dans les coalitions voulues d’assiduité et de progrès. C’était ainsi au corps médical des hôpitaux de Florence qu’il appartenait de prononcer en dernier ressort sur les candidats qui avaient été chercher à Pise l’enseignement théorique.

Les règlemens de 1840 et de 1S44 avaient encore confirmé et développé cette organisation ; ils avaient porté à quatre le nombre des années de stage que l’on devait faire dans les hôpitaux florentins ; ils avaient aussi créé plusieurs cours à l’usage des étudians ; L’ensemble de ces cliniques et de ces cours formait ce que l’on avait appelé, dans la langue administrative, la section enseignante de l’Université de Pise. Cette section avait des collections propres, musées pathologique, physiologique ; micrographique, elle avait ses