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LA REPRISE
DE
L’ETALON D’ARGENT
AUX ÉTATS-UNIS

Les lecteurs de la Revue ont déjà entendu parler plus d’une fois de la question monétaire : nous les en avons entretenus à différentes reprises pour les mettre au courant des difficultés qu’elle présentait; il n’y a pas très longtemps encore, une plume plus autorisée que la nôtre refaisait ici même l’historique de cette question[1]. Il faut pourtant en reparler, non pas pour revenir sur le passé et discuter des principes qui paraissent admis aujourd’hui par tous les esprits sérieux et réfléchis, mais pour signaler ce qui s’est fait depuis quelques années dans d’autres pays que le nôtre, particulièrement aux États-Unis. Ce grand peuple nous a toujours réservé des surprises. Autrefois on le trouvait à la tête de toutes les innovations, même les plus téméraires; s’il y avait quelque chose de hardi à tenter en fait de progrès, on était sûr que l’expérience serait faite par les Américains, et voilà que maintenant, par une évolution assez bizarre, ils reviennent aux pratiques les plus surannées. Nous ne parlons pas de ce qu’ils ont imaginé en matière d’impôts, après la guerre de sécession, en taxant, comme on l’a dit, tout ce qui |)eut servir à l’homme depuis le berceau jusqu’à la tombe. Ils avaient alors de grands besoins d’argent, il

  1. Voyez, dans la Revue du 1er avril et du Ier août 1876, les études de M. Michel Chevalier sur la question du double étalon.