Page:Revue des Deux Mondes - 1878 - tome 27.djvu/533

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LA
BANQUE DE FRANCE

PENDANT LA COMMUNE


II.[1]
LES DIAMANS DE LA COURONNE. —
L’INTERVENTION DU GOUVERNEMENT DE VERSAILLES.

VI. — jacobins et socialistes.

Le 26 mars, les urnes furent déposées dans les sections ; on avait encore à cette époque, malgré tous les déboires supportés, un tel besoin de conciliation, que plus d’un honnête homme alla voter, dans l’espoir promptement déçu que Paris, secouant le poids de toutes ses ivresses, aurait assez de bon sens pour faire des choix raisonnables. On ne fut pas lent à reconnaître que l’on s’était cruellement abusé, et que derrière de prétendues revendications de franchises municipales se cachait la volonté mal dissimulée de s’emparer du gouvernement de la France tout entière. Quelques candidats d’esprit modéré, élus malgré tout, s’aperçurent à temps de la faute qu’ils avaient commise, reculèrent à la pensée d’être associés, pour si peu que ce fût, à cette criminelle mascarade, et donnèrent leur démission. Des élections complémentaires, faites le 16 avril, pourvurent au remplacement des démissionnaires, et donnèrent à la commune sa constitution définitive. Ce qui domina dans

  1. Voyez la Revue du 15 mai.