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L'ADMINISTRATION DES FORÊTS
ET
LE MINISTERE DE L'AGRICULTURE

Au lendemain de nos désastres, il n’est personne qui n’ait senti la nécessité d’un remaniement complet de notre organisation administrative. Non-seulement cette organisation, dont nous étions si fiers, s’est effondrée au premier choc ; mais, aux yeux des gens clairvoyans, elle a été la cause principale de nos malheurs. C’est en effet au défaut de responsabilité des fonctionnaires qu’il faut attribuer l’insuffisance de nos ressources au début de la guerre et le désordre dont nos troupes ont tant souffert. Aussi n’est-il pas étonnant qu’à la suite de ces épreuves et sous le coup des dangers que la patrie venait de courir, une des premières préoccupations de l’assemblée nationale ait été la création d’une commission chargée d’étudier les réformes à opérer dans les services publics. Pénétrée de l’importance de sa tâche, cette commission, composée d’hommes compétens, et présidée par M. Corne, prit sa mission au sérieux, étudia consciencieusement tout notre organisme administratif, et proposa un certain nombre de réformes qu’elle ne réussit malheureusement pas à faire aboutir, en présence des questions personnelles qu’elles soulevèrent et des préoccupations politiques qui avaient remplacé dans l’assemblée l’amour du bien public. Parmi ces réformes figurait la translation de l’administration des forêts du ministère des finances à celui de l’agriculture et du commerce. Cette réforme eut alors le même sort que les autres, malgré le talent des orateurs qui la défendirent ; mais, plus heureuse que celles-ci, elle a fini par s’imposer, car un décret récent vient de prescrire cette translation réclamée depuis longtemps.

Les motifs qui militent en faveur de cette mesure, longuement