semblait le river à cette question depuis l’expédition de 1849 commencée par la république et le général Cavaignac. Il se croyait lié, par un sentiment de délicatesse, au moins vis-à-vis du pape actuel. Il comptait vaguement sur l’avenir, le changement du pontife romain, des événemens imprévus, pour sortir la politique française de cette impasse. Dans les dernières années de son règne, sa santé ébranlée affaiblissait encore sa volonté, augmentait ses irrésolutions et le livrait sans retour à ceux qui l’ont perdu.
Le mot de cette politique néfaste, M. Rouher l’a prononcé à la tribune quand il a dit : « Jamais l’Italie n’ira à Rome. » (Décembre 1867.) De ce jour et par cette faute que les événemens n’ont fait qu’aggraver, nous n’avons plus eu d’alliances actives en Europe. Ces paroles ont eu pour conséquence d’isoler la France de l’Italie et de l’Autriche, seules puissances sur le concours desquelles elle pouvait compter avec la politique adoptée depuis 1866, et cette vaine et imprudente déclaration n’a même pas sauvé le pouvoir temporel.
Les complications survenues à l’occasion du Luxembourg, qui, enlevé à la confédération germanique et neutralisé par l’Europe, ne fut pas cédé à la France, firent voir d’une manière éclatante les dangers que courait la paix.
Un malaise général pesait sur l’Europe. La France se sentait menacée par une agglomération politique sur ses frontières de 40 millions d’Allemands dont l’unité militaire était déjà accomplie par les conventions spéciales intervenues entre l’Allemagne du nord, la Bavière, le Wurtemberg, le grand-duché de Bade et la partie restée libre de la Hesse grand-ducale. La Prusse, placée à la tête de la confédération de l’Allemagne du nord, n’avait aucune confiance dans la paix. Elle constatait de la mauvaise humeur dans l’empire français et lui prêtait des projets d’agression. L’Autriche venait de perdre sa dernière province italienne. Elle était exclue de l’Allemagne, humiliée militairement, et éprouvait un sentiment de rancune profonde. L’Italie était partagée entre la reconnaissance qu’elle devait à l’empereur, — qui, après avoir créée par sa seule volonté, la froissait constamment dans ses aspirations vers Rome, — et les liens nouveaux que les récens succès de la Prusse venaient de faire naître. Les sentimens personnels du roi Victor-Emmanuel et des hommes politiques qui étaient aux affaires nous étaient très favorables ; mais les intérêts italiens leur commandaient de ménager la Prusse, la France ne voulant pas abandonner Rome, seule capitale possible de l’Italie unifiée.
Les positions respectives de ces quatre puissances expliquent les recherches d’alliances auxquelles elles se livraient en vue d’éventualités et de complications qui s’imposaient à tout esprit prévoyant. Elles motivèrent une série de tentatives diplomatiques après le