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concéder des établissemens de cette nature sur des terrains acquis par voie d’expropriation.

Lorsque l’exploitation est faite par une compagnie, tous ces incidens surgissent, mais l’état conserve le rôle supérieur d’arbitre, de protecteur de l’intérêt général ; il est forcé d’abdiquer lorsque, dans ces incidens, il est directement en jeu.

Rapports avec le public pour le service des marchandises. — Le transport des marchandises n’a pas acquis sur les lignes exploitées par l’état une importance comparable à celle qui existe aujourd’hui. Les sections étaient morcelées ; les entreprises concurrentes sur les routes de terre ou sur les voies navigables conservaient une partie de leur trafic ; le public hésitait un peu à employer le nouveau mode de transport. Dans la Côte-d’Or, on disait que les vins ne supporteraient pas la trépidation des wagons ; enfin, il faut le reconnaître, les négocians n’aimaient point à se trouver en face d’agens de l’état. « En cas de difficulté, disaient-ils, personne ne nous écoutera, et si on acceptait l’emploi du chemin de fer, c’était à la condition de se servir d’intermédiaires. »

Les commissions de l’Ouest et de Paris-Lyon appréciaient parfaitement cette situation, et elles conclurent de nombreux traités précisément avec des intermédiaires qui remettaient aux gares des voitures chargées et bâchées que l’on désignait sous le nom de maringottes, nom qui revient souvent dans les procès-verbaux des commissions. Malgré cela, les directeurs furent saisis d’un nombre considérable de propositions relatives au développement du trafic, propositions discutées devant les commissions et résolues presque toujours d’une façon très libérale, beaucoup plus libérale même que ne le furent quelques années après les propositions faites par les compagnies. Nous passerons rapidement en revue les principales questions examinées par les commissions.

Tarifs différentiels. — Il n’y a point de difficulté. La commission estime qu’il y a lieu de réduire les prix pour les grandes distances.

Traités de tonnage. — La commission reconnaît qu’en principe il est naturel que les expéditeurs qui confient au chemin de fer un trafic important jouissent d’un tarif moins élevé que les petits expéditeurs.

Concurrence faite par les voies navigables. — Il convient de donner des primes pour les marchandises amenées au chemin de fer. Tout expéditeur qui, dans un mois, aura mis au chemin de fer des transports dont les taxes cumulées dépasseront 500 francs, aura droit à un permis de circulation valable pendant le mois suivant.

Concurrence à prévoir de la part des chemins de fer d’Orléans et de Strasbourg. — Il importe de faire, avec les compagnies qui