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d’arrêter un train à un passage à niveau. — Un autre sous-préfet requiert l’emploi du télégraphe du chemin de fer pour son service, et cette réquisition empêche la gare de Tonnerre d’annoncer le départ d’un train spécial portant le président de la république. — Partout on retrouve la même doctrine : le chemin de fer étant à l’état, toutes les administrations ont le droit de s’en servir gratuitement.

Rapports avec le public pour le transport des voyageurs. — Le transport des voyageurs comprend le transport proprement dit par chemin de fer et un certain nombre de services annexes dont chacun semble avoir peu d’importance, mais au bon fonctionnement desquels on attache avec raison un très grand prix ; nous voulons parler des omnibus, des voitures de place, de la police des cours des gares, des entreprises de correspondance par terre et par eau.

Au point de vue administratif, le transport par chemin de fer peut être réglé par l’état aussi bien que par une compagnie ; le nombre des trains, leur composition, leur marche, tout cela constitue un ensemble où l’action de l’état peut s’exercer aussi bien que celle d’une compagnie, mais il n’en est plus du tout de même lorsqu’on arrive à ces services de détail dont nous avons donné la nomenclature. N’est-ce point compromettre inutilement l’autorité du ministre des travaux publics que de la mêler à des incidens tels que ceux qui sont mentionnés dans les procès-verbaux des commissions ?

A Paris, les voitures de place à gros numéro et les voitures de remise à petit numéro se disputent les places dans les cours ; ; les jours de pluie, les voitures sont en nombre insuffisant et le public est mécontent. — Sur la ligne, les omnibus des hôtels se plaignent de la concurrence qui leur est faite par les omnibus qui ont un traité avec le chemin de fer ; les maires fixent aux omnibus des itinéraires que le chemin de fer déclare inutiles. — Sur la Saône, entre Châlon et Lyon, les autorités locales contestent au ministre le droit de choisir de bons bateaux à vapeur pour assurer la correspondance des trains, et elles prétendent établir un roulement entre tous les bateaux ; le jour du bateau bon marcheur, les voyageurs trouveront la correspondance à Châlon ; le jour du mauvais bateau, ils manqueront le train, mais le principe de l’égalité aura été sauvé. — Un préfet prend un arrêté pour régler divers détails du service des correspondances ; le ministre approuve l’arrêté ; puis survient un autre préfet qui ne partage pas les idées de son prédécesseur et qui formule un autre arrêté. — A Lyon, il faut que le ministre des travaux publics traite avec les syndicats ou rigues des portefaix qui ont le monopole du déchargement des bateaux. Sur divers points, on organise des buffets ; les cafetiers contestent au ministre le droit de