sont d’ailleurs très variées. Sans parler de la reproduction fidèle des préparations anatomiques, qui est facilitée par l’injection des veines et des artères qu’on remplit ainsi de sang artificiel rouge ou bleu, il est devenu possible de lancer le rayon investigateur dans les profondeurs du corps vivant. Ceux qui ont été dans te cas de consulter un médecin en renom pour une affection des yeux ou un mal de gorge savent que des instrumens ingénieux (l’ophthalmoscope, le laryngoscope) permettent d’éclairer l’intérieur de l’œil ou l’arrière-bouche et de voir ce qui s’y passe. L’otoscope rend facile l’exploration de l’oreille ; l’endoscope fait pénétrer le regard du médecin dans la vessie ; tous ces instrumens peuvent être complétés par une chambre noire qui fixe l’image des organes malades.
Les avantages que présente l’emploi de la photographie dans les recherches anatomiques sont surtout sensibles lorsqu’il s’agit de préparations qui s’altèrent rapidement. Cet auxiliaire n’est pas moins précieux quand l’observateur est aux prises avec l’infiniment petit. La photomicrographie n’offre pas seulement cet inappréciable avantage de supprimer la fatigue de l’œil, qui rend si pénible la tâche du dessinateur chargé de reproduire des objets microscopiques ; elle fournit encore le moyen d’évoquer, par la combinaison stéréoscopique de deux épreuves, l’impression du relief, que l’observation microscopique directe ne procure que difficilement. Enfin l’agrandissement ultérieur des photographies rend parfois nettement perceptibles des détails de structure trop délicats pour être distingués directement avec les plus, forts grossissemens ; en d’autres termes, la plaque sensible voit des choses qui échappent à l’œil.
La reproduction d’objets microscopiques a été tentée avec succès par le docteur à Donné dès les premières années qui suivirent la publication de la découverte de Daguerre. En 1844, M. Donné exécuta avec Léon Foucault un atlas microscopique par une transformation directe des daguerréotypes en planches gravées. Plus tard cette branche de la photographie a fait de notables progrès, grâce aux efforts d’une foule de savans, parmi lesquels nous citerons MM. Nachet, Bertsch, Moitessier, Lackerbauer, Jules Girard, en France ; Gerlach, Meyer, Benecke, Stein, Fritsch, en Allemagne ; Maddox, Huxley et Wenham, en Angleterre, et surtout le docteur Woodward en Amérique, qui dispose pour ses travaux d’anatomie et d’histologie microscopique d’un magnifique laboratoire installé au ministère de la guerre, à Washington. M. Czermak, le célèbre inventeur du laryngoscope, qu’une mort prématurée a enlevé à la science, avait également disposé pour les applications de la photographie le premier étage du magnifique laboratoire de physiologie qu’il avait fait construire à ses frais et qu’il a légué à l’université de Leipzig ; mais sa mort a interrompu.les travaux qui avaient été