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LA
POLITIQUE MODEREE
SOUS LA RESTAURATION

LE COMTE DE SERRE.
III.[1]
LA CRISE DE LA POLITIQUE MODÉRÉE. — DE SERRE, LE SECOND MINISTÈRE RICHELIEU ET LES DOCTRINAIRES.

I. Correspondance du comte de Serre (1796-1825), annotée et publiée par son fils ; 6 vol. in-8o, 1877. — II. Discours prononcés dans les chambres par le comte de Serre, 1815-1822 ; 2 vol. in-8o.

C’est la fatalité des grands crimes de perdre le plus souvent les causes qu’ils prétendent servir et de créer des situations violentes où l’esprit de modération est la première victime. Lorsque le soir du 13 février 1820, à la sortie d’une fête de théâtre, le poignard d’un fanatique frappait celui qui semblait être alors le dernier héritier direct de la royauté, il n’atteignait pas seulement un prince, il frappait une politique et ceux qui représentaient cette politique. « Nous venons d’être tous assassinés, » écrivait M. Decazes à De Serre dans le paroxysme de l’émotion, — et il ne se trompait qu’à demi, au moins quant à lui-même, quant à sa position de premier ministre. Avant que De Serre eût reçu à Nice la sinistre nouvelle,

  1. Voyez la Revue du 1er novembre et du 1er décembre 1877.