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des choses comme des personnes d’Angleterre, me donne librement et avec joie, du plus profond de son cœur, le témoignage que je la mérite. »


Au fond de sa retraite de Cobourg, Stockmar n’était pas tellement affaibli par la souffrance qu’il ne pût encore prendre sa part de tout ce qui intéressait les hôtes de Laeken et de Windsor. Le triomphe du 21 juillet 1856 fut un des grands bonheurs de sa vie. Nous avons déjà recueilli son cri de joie : « Jamais on ne vit pareil triomphe. » En écrivant ces mots dans son journal, il y ajoutait des remarques philosophiques sur la royauté au XIXe siècle. Léopold était à ses yeux le vrai roi, le modèle, le type, le maître ; et pourquoi cela ? Parce qu’il avait toujours eu en vue la loi souveraine des affaires de ce monde et qu’il s’y était toujours conformé, au lieu de ne suivre que sa volonté propre. « La volonté propre, disait-il, les désirs et les imaginations de l’individu ne comptent absolument pour rien dans la direction des choses humaines ; il y a de grandes lois, des lois éternelles, des lois d’airain qui dominent tout. Assurément, hélas ! l’homme ne peut obéir à ces lois que dans la mesure où il les connaît ; il lui est accordé toutefois d’en avoir une certaine notion approximative. Celui qui est tenu de s’y conformer avant tous, c’est l’homme appelé aux fonctions de souverain. Son devoir est de se mettre en harmonie avec ces lois, d’agir toujours avec elles et par elles, semblable à un maître-ingénieur chargé de conduire, d’approprier à un but déterminé la puissance des élémens, de telle façon que les forces vives arrivent dans la juste mesure à la juste place exigée par l’œuvre dont il s’agit (œuvre matérielle ou morale, il n’importe), soit qu’il faille la créer, la développer ou la maintenir. » Stockmar ajoute que la plupart des souverains de son temps ignorent ce principe, car ils en suivent un autre et précisément le plus opposé. Ils ne servent pas le grand ordre, ils ne s’appliquent pas à l’aider, à l’assister, à le soutenir ; ils prétendent y substituer arbitrairement leurs idées personnelles, leurs inclinations particulières, leurs caprices et leurs passions. « Pauvres aveugles ! ils s’amusent à ce jeu comme des enfans et s’y épuisent. Ils opposent aux forces irrésistibles des lois d’en haut je ne sais quelles barrières de sable que renversera le premier choc de la marée montante, lequel choc a toujours lieu au détriment manifeste, bien que temporaire, de la culture, de la moralité et du bien-être du genre humain. C’est pourquoi je prends la liberté de refuser le titre de régens, d’hommes d’état, à la plupart des souverains de nos jours ; . je les appelle des faiseurs de crises. »

Voilà comment le vieux maître, du fond de sa retraite, s’associait