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LA
QUESTION DES SOUS-OFFICIERS

ÉTUDE MILITAIRE

Ceux qui comprennent le rôle des cadres dans la constitution des armées ont toujours apprécié la haute importance de la question des sous-officiers et les difficultés qui se pressent autour d’elle dans tous les états militaires de l’Europe.

En France, on a cru trouver la solution du problème dans la concession aux sous-officiers d’avantages pécuniaires très importans que la loi du 10 juillet 1874 a consacrés. Elle attribue aux rengagés des hautes paies considérables et leur assure, à trente-cinq ans, le bénéfice d’une pension de retraite proportionnelle, éventuellement cumulée avec le traitement de l’un des emplois civils (loi du 24 juillet 1873) qui leur sont réservés par les différens services publics. Mais les effets de cette loi ne paraissent pas répondre aux espérances qu’elle avait fait naître, et de nouveaux systèmes, autour desquels la controverse est très active, se sont produits, en compliquant la question au point d’en rendre l’étude difficile aux personnes qui ne sont pas familiarisées avec les détails spéciaux. Je m’efforcerai de la simplifier pour tout le monde, en la dégageant de la plupart de ces détails, dans un court exposé de principes qui montrera clairement 1° le but qu’il faut atteindre, 2° les moyens qu’il convient d’employer pour l’atteindre.


I

Le but est un, par conséquent facile à définir. Il s’agit de retenir sous le drapeau, par voie de libre contrat, une part des sous-officiers que les libérations périodiques lui enlèvent. Mais cette