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médecine ne devra jamais oublier les services que M. Léon Say a ainsi rendus à la science et à l’enseignement.

Sans exposer en détail les plans de cette reconstruction, nous dirons que la faculté réédifîée se composera de deux parties ; l’une, comprise entre la place et la rue de l’École-de-Médecine, la rue Hautefeuille et le boulevard Saint-Germain, sera affectée à ce que l’on peut appeler la faculté théorique. C’est là que se donnera l’enseignement dogmatique ; là se trouveront les amphithéâtres de cours, les salles d’examens, une partie des collections anatomiques et d’histoire naturelle, la bibliothèque, les cabinets de physique et de chimie et aussi le laboratoire du cours de chimie. La seconde partie, située de l’autre côté de la place et de la rue de l’École-de-Médecine, formera, à bien dire, la faculté pratique. Elle absorbera l’école pratique actuelle, l’hôpital des cliniques, qui sera enlevé à sa destination hospitalière, et tous les terrains compris entre l’école et l’hôpital. Là seront installés tous les instituts pratiques ; instituts anatomiques, physiologiques, histologiques, anatomo-pathologiques et chimiques. La clinique d’accouchemens, contenue dans l’hôpital dépossédé, sera transférée dans une maternité qui s’élève sur les terrains du Luxembourg ; la clinique chirurgicale de ce même hôpital sera transférée à l’hôpital Necker, déjà doté d’une clinique médicale. L’hôpital Necker, où le mouvement hospitalier est très actif, et qui n’est pas éloigné du quartier des études, deviendra ainsi l’un des centres de l’enseignement clinique de la faculté.

La reconstruction de chacune de ces deux parties de la faculté est également nécessaire. La première permettra de faire subir les actes probatoires d’une façon plus sérieuse et plus digne, et sans occuper, pendant la durée des actes, les salles affectées aux collections anatomiques ou autres ; elle permettra surtout d’appliquer la réforme prochaine qui multipliera le nombre des examens probatoires. Elle permettra encore de réaliser une autre partie du programme des réformes, à savoir la participation active et permanente des agrégés à l’enseignement régulier de la faculté. Dans l’état actuel des choses, cette participation est presque impossible. La faculté ne possède guère qu’un amphithéâtre de cours. Un second amphithéâtre, adossé au laboratoire du cours de chimie, est une sorte d’annexe de ce laboratoire ; mal éclairé, il ne peut qu’exceptionnellement servir aux cours de la faculté. Aucune autre salle de conférences ou de cours. Comment demander aux agrégés une participation à l’enseignement alors qu’on ne saurait leur donner un amphithéâtre où ils puissent se faire entendre ?

L’agrandissement de la faculté théorique permettra aussi de donner à la bibliothèque un aménagement en rapport avec