Page:Revue des Deux Mondes - 1877 - tome 24.djvu/555

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
POLITIQUE MODEREE
SOUS LA RESTAURATION

LE COMTE DE SERRE.
II.[1]
DE SERRE ET LA POLITIQUE MODÉRÉE.

I. Correspondance du comte de Serre (1796-1825), annotée et publiée par son fils; 6 vol. in-8o, 1877. — II. Discours prononcés dans les chambres par le comte de Serre, 1815-1822 ; 2 vol. in-8o.

Un jour de l’été de 1818, M. Pasquier, qui était ministre, écrivait à De Serre, qui allait bientôt l’être à son tour : « En vérité, après nous être tirés des années qui viennent de s’écouler, il y aurait plus que du malheur à ne pas pouvoir marcher avec celles qui s’avancent. » A ne considérer que l’intérêt public, la raison, la nature des choses, cette confiance d’un esprit sensé et pratique n’était pas un vain optimisme. La restauration, sauvée des écueils de 1816, sortie, pour ainsi dire, des passes les plus dangereuses, semblait en mesure de tenir tête aux orages. Les partis cependant restaient en présence avec leurs haines, leurs ressentimens, leurs défiances, et entre ces partis inégalement puissans, également passionnés, la

  1. Voyez la Revue du 1er novembre 1877.