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LES
GRANDS PORTS DE COMMERCE
DE LA FRANCE

NANTES ET LE BASSIN DE LA LOIRE.

Quand César conquit la Gaule, une tribu d’Armoricains, les Nannètes, occupait les bords de la Loire, à quinze lieues environ de l’embouchure. Établis sur la rive droite du fleuve et sur les îles qui en divisent le lit, au point où deux rivières navigables, l’Erdre, qui vient du nord, la Sèvre, qui descend du sud, portent à la Loire le tribut de leurs eaux, les Nannètes, à la fois marchands et marins, ne pouvaient choisir un meilleur emplacement pour y fonder un comptoir stable et prospère. Ils devaient joindre à leur trafic le commerce des métaux, car l’étain et la poudre d’or s’exploitaient en Gaule, dès la plus haute antiquité, dans diverses localités de l’Armorique, voisines de la Loire. La population des Vénètes se livrait surtout à ce travail. Au sud du fleuve, les Pictons et les Lémovices fouillaient aussi des gîtes qui semblent n’être que le prolongement des premiers. On a repris de nos jours ces mines, au moins pour l’étain, et en maints endroits l’on a retrouvé à la surface les débris de nombreuses excavations datant de ces temps si reculés.

La poudre d’or servait à tous ces peuples de monnaie, d’instrument d’échange, et c’est l’usage qu’en font encore les nègres de la Guinée et de l’Afrique centrale, qui exploitent aussi leurs placers. L’étain, est-il besoin de le dire, on le vendait aux commerçans de