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difficiles de cette parente quinteuse et qu’il faut ménager ? Sur ce sujet, Lavender est plus inquiet encore que Sheila. C’est avec un battement de cœur qu’il entre dans le salon où mistress Lavender, il le sait, va faire l’examen critique de celle qu’il est allé chercher si loin.

« — Tante Lavender, voici ma femme.

« — Je suis charmée de vous voir, ma chère, dit la vieille dame, offrant sa main sans se lever. Asseyez-vous. Toutes les fois qu’on se sent nerveuse, on doit s’asseoir. Frank, donnez-moi l’ammoniaque qui est sur la cheminée. — C’était une petite fiole avec le mot poison pour étiquette. Elle en sentit le bouchon qu’elle tendit ensuite à Sheila en lui disant d’en faire autant. — Pourquoi votre femme de chambre vous coiffe-t-elle de la sorte ? demanda-t-elle tout à coup.

« — Je n’ai pas de femme de chambre, répondit Sheila, et c’est toujours ainsi que j’arrange mes cheveux.

« — Ne vous offensez pas. Cette coiffure me plairait assez, mais il ne faut pas que vous vous rendiez ridicule, vous avez trop l’air d’une beauté de village qui va danser. Paterson vous montrera comment il faut faire. »

Sheila livre aussitôt sa tête à l’art de la femme de chambre, et cette preuve de docilité lui sera comptée ; mais que de choses l’infortunée ignore qu’il lui faudrait savoir pour conquérir les bonnes grâces de cette singulière tante ! Le lunch est servi, et la conversation roule tantôt sur les alimens, tantôt sur les médicamens. Sheila n’a pas la moindre idée de la force ni des effets des différens vins. Si elle connaît le camphre de réputation, elle n’a jamais en revanche entendu parler du bismuth, et elle est forcée d’avouer que l’eau de Cologne prise comme liqueur avant d’aller au bal n’aurait pour elle aucune espèce d’agrément. Au milieu de cette confession générale, elle accepte sans y faire attention un morceau de fromage de Roquefort dont les proportions font tressaillir d’effroi mistress Lavender.

« — Mon enfant, vous en avez là plus qu’il n’en faudrait pour tuer un laboureur, et je pense que vous n’auriez pas été assez raisonnable pour en laisser.

« — Est-ce donc du poison ? dit Sheila, regardant son assiette avec terreur.

« — Comme tous les fromages. Paterson, les balances. — Mistress Lavender se fit apporter l’assiette de Sheila, et, après avoir coupé et pesé la quantité convenable de fromage, elle la lui renvoya. — Rappelez-vous, dans quelque maison que vous alliez, de ne jamais prendre plus de roquefort que cela.

« — Il serait plus simple de s’en passer tout à fait.

« — Il y a une infinité de choses dont il serait plus simple de se